Le président vénézuélien, Hugo Chavez, a condamné dimanche les commerçants locaux qui menacent d'augmenter les prix de leurs marchandises en réponse aux mesures économiques du gouvernement. A l'occasion de son émission radiotélévisée "Alo Presidente" de dimanche, M. Chavez a affirmé que rien ne justifie une hausse des prix, tout en appelant le peuple et la Garde nationale (police) à lutter contre la spéculation. Si le marché est touché par la spéculation, le gouvernement réquistionnera les boutiques, a-t-il averti. Vendredi, M. Chavez a annoncé la dévaluation du bolivar, la monnaie du pays, avec l'adoption d'un double taux de change - l'un pour l'alimentation et les importations du secteur public, avec une dévaluation de 17% et l'autre pour le reste des transactions, avec une dévaluation de 50%. Selon le président Chavez, le taux de change de la première catégorie d'activités commerciales est de 2,6 bolivars pour un dollar américain, et de 4,3 bolivars contre un dollar américain pour les autres secteurs. "Faites-le si vous le souhaitez, mais nous allons vous retirer les magasins et les donner aux travailleurs", a déclaré le dirigeant, qui a qualifié ces spéculateurs de "pillards du peuple" lors de son émission dominicale "Alo Presidente" (Allo président). "Il n'y a aucune raison d'augmenter les prix. Le peuple ne doit pas se laisser voler", a ajouté M. Chavez, qui souhaite "que la garde nationale aille dans la rue aux côtés du peuple pour lutter contre la spéculation". Un mois après avoir fermé provisoirement six petites banques et en avoir liquidé deux autres, il a par ailleurs lancé un nouvel avertissement aux établissements financiers qui ne remplissent pas leur mission consistant à accorder des prêts aux pauvres et au secteur productif. Pour rappel, le bolivar vénézuélien a été dévalué hier. Telle est la dernière annonce faite par Hugo Chavez, le président du Venezuela. L'objectif : créer un taux de change à deux vitesses afin d'accroître les revenus pétroliers du pays au niveau national tout en conservant des prix peu élevés pour certaines importations. Un moyen de contenir l'inflation. Le bolivar aura donc deux valeurs en fonction du produit concerné : il en faudra 2,6 pour un dollar dans les transactions considérées comme prioritaires par le gouvernement, mais 4,3 pour les autres échanges. Cette dévaluation ferait chuter le bolivar de 17 à 50%, en fonction du produit. Dans les faits, la valeur du pétrole vénézuélien sera doublée grâce au taux de change le plus élevé. Un moyen de renflouer les caisses de l'Etat : la moitié de l'argent public provient du pétrole. Or le prix en nette baisse de l'or noir sur les marchés internationaux depuis un an met à mal le financement des politiques chaveziennes.