La scène nationale connaît actuellement un mouvement de grève des travailleurs de différents secteurs ; ainsi, après les corps de la santé et de l'éducation, c'est au tour des entreprises. Hier, sulement les salariés du complexe sidérurgique d'ArcelorMital Annaba ont entamé une grève illimité. Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba qui observent depuis quelques jours eux aussi une grève, ont décidé quant à eux de maintenir leur mouvement de grève jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications. C'est en tout cas ce qu'ont affirmé hier les grévistes à l'APS. "Nous n'avons pas l'intention d'arrêter notre mouvement de grève jusqu'à la satisfaction de nos doléances", ont-ils souligné. Les travailleurs, qui étaient à l'extérieur du siège de leur entreprise, maintiennent leur revendication principale relative à l'augmentation des salaires. "Nous sommes à huit jours de grève. Les trois premiers jours de cette grève au sein de la SNVI n'ont pas fait bouger les responsables concernés. C'est la raison pour laquelle les travailleurs ont décidé de squatter la rue", a déclaré le président du syndicat de l'entreprise affilié à l'UGTA, Mohamed Abdesselam Benmouloud. "Nous dénonçons l'absence de dialogue", a-t-il dit, espérant que les responsables concernés "prennent conscience de l'ampleur de cette grève". Il convient de rappeler, par ailleurs, que l'UGTA avait indiqué, jeudi dernier, que la SNVI, qui était confrontée à d'énormes difficultés multiformes, menaçant même sa pérennité, "a bénéficié d'importantes mesures de la part des pouvoirs publics". Au sujet des augmentations salariales, l'UGTA avait rappelé que "la dernière tripartite a décidé que des négociations, portant augmentation des salaires, soient engagées dans le cadre des conventions collectives de branches et d'entreprises". "Ces négociations toucheront l'ensemble des entreprises publiques et privées", avait-elle précisé. Il faut dire que la plupart de ces mouvements de grève et de protestation se sont déclanchés notamment après les dernières décisions de la tripartite relatives à l'augmentation du salaire nationale minimum garanti (SNMG), et la suppression du départ en retraite anticipée qui ne semblent pas du goût des travailleurs. Ainsi, faut-t-il le souligner, la majorité écrasante des travailleurs ne bénéficieront pas de cette augmentation de 3 000 DA tant que l'article 87 bis relatif au SNMG na pas été abrogé, c'est en tout cas l'avis partagé entre les syndicalistes des travailleurs des différents secteurs. "L'augmentation du Smig de 3 000 DA, ne changera rien à la situation sociale et cela ne profitera comme toujours qu'aux responsables qui continuent de s'enrichir sur notre dos ", dénoncent les grévistes. En outre, Ils exigent le maintien de la retraite anticipée car c'est un droit des travailleurs, clament-t-ils encore. Face au silence de la parts des responsables et des pouvoirs publics, le mouvement de protestation des travailleurs risque de s'élargir pour atteindre d'autres secteurs.