Le commissaire européen désigné au Commerce, Karel De Gucht, s'est dit "confiant" mardi dans la possibilité de conclure les négociations dites du "cycle de Doha" sur la libéralisation des échanges mondiaux. "Personnellement, j'ai confiance dans le fait que nous allons conclure le cycle de Doha. Je ne sais pas si ce sera en 2010 ou en 2011, mais je suis assez confiant", a déclaré M. De Gucht lors d'une audition devant le Parlement européen, pour vérifier ses compétences avant sa prise de fonction prévue en février. Les grandes puissances économiques membres de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) se sont engagées l'an dernier à conclure en 2010 le laborieux cycle de négociations entamé dans la capitale du Qatar en 2001. Il doit aboutir à une grande libéralisation du commerce mondial. Aussi, Karel De Gucht, s'est opposé à l'idée d'instaurer une taxe CO2 aux frontières de l'Union européenne pour pénaliser les importations des pays moins engagés dans la lutte contre le changement climatique. Une telle taxe "se heurtera à beaucoup de problèmes politiques", a déclaré M. De Gucht lors de son audition devant le Parlement européen. Elle risquerait d'entraîner "une surenchère au niveau global" et "une dérive dans une guerre commerciale", a-t-il dit. "Il est clair qu'il faut tirer les conséquences au niveau commercial de ce qui se passe au niveau des négociations climatiques", a estimé le commissaire. Dans ce contexte, "il faut un approche ferme, mais qui soit en accord avec les lois du marché", selon lui. L'idée d'un ajustement à la frontière sous forme d'une "taxe CO2" s'est renforcée en Europe après l'échec du sommet de Copenhague sur le changement climatique. Il s'agirait de pénaliser les importations provenant de pays où les entreprises sont soumises à des contraintes moindres en termes d'émissions, afin d'éviter que l'industrie européenne ne soit désavantagée par une concurrence déloyale. Cette idée est toutefois vigoureusement combattue par les partenaires commerciaux de l'UE et risque d'enfreindre les règles de l'OMC.