Le commissaire européen au Commerce Karel De Gucht a accusé jeudi le président Barack Obama de "protectionnisme", imputant aux Etats-Unis le blocage actuel des négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial. "Un des problèmes, c'est que nous ne savons pas ce que veulent exactement les Etats-Unis. Ils ne veulent pas d'avancées pour le moment, c'est clair", concernant les négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-il déclaré dans un entretien accordé au journal économique belge De Tijd. L'ancien ministre belge des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions à l'UE en février, a fait du cycle de Doha une de ses priorités majeures. Les Etats-Unis, a-t-il dénoncé, réclament une plus grande ouverture des frontières des pays en développement aux produits américains mais ne proposent aucune compensation. "L'idée qu'on puisse obtenir des avancées sans faire de concessions est une erreur. Et j'ai l'impression que le processus décisionnel est plutôt à l'arrêt aux Etats-Unis", a poursuivi M. De Gucht, qui représente l'ensemble de l'Union européenne sur les dossiers commerciaux. M. De Gucht a attribué pour partie ce blocage à la perspective des élections au Congrès américain en novembre, les Démocrates n'étant guère susceptibles de plaider, particulièrement dans une période économique difficile, pour un accord sur le commerce mondial. "Les Etats-Unis réclament une plus grande ouverture des frontières des pays en développement aux produits américains, mais ne formulent aucune compensation", a indiqué M. De Gucht. Il a estimé quasi inexistante la possibilité d'avancées dans le Cycle de Doha des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la libéralisation du commerce international, avant les élections américaines de mi-mandat de novembre prochain. M. De Gucht qui représente l'Union européenne (UE) lors de négociations au sein de l'OMC, a fait du Cycle de Doha l'une de ses priorités majeures. "Un des problèmes, c'est que nous ne savons pas ce que veulent exactement les Etats-Unis. Ils ne veulent pas d'avancées pour le moment, c'est clair", a-t-il dit. "L'idée qu'on puisse obtenir des avancées sans faire de concessions est une erreur, et j'ai l'impression que le processus de décision est plutôt à l'arrêt aux Etats-Unis", a commenté M. De Gucht. Il a proposé, pour débloquer la situation, aux Etats-Unis de mettre sur la table une proposition qui "devrait bénéficier d'un appui large au Congrès, impliquant donc des démocrates et des républicains". Le commissaire européen a aussi fustigé la promesse du président américain Barack Obama en janvier de doubler les exportations américaines en cinq ans. "Je ne vois pas comment on peut doubler les exportations si on n'a pas une approche de libre-échange. Le protectionnisme ne mènera pas à un doublement des exportations", a-t-il souligné. Quant à une déclaration du président français Nicolas Sarkozy selon laquelle "une voiture destinée à être vendue dans l'Hexagone doit aussi y être produite", M. De Gucht l'a qualifiée de "très protectionniste, qui va à l'encontre de la réalité du commerce international". "Dans la pratique, il n'y a pas vraiment de sursaut protectionniste. Les mesures protectionnistes et les actions antidumping prises par la Chine et les Etats-Unis ne concernent que 2% ou 3% de nos exportations, notamment grâce à la vigilance de l'OMC. Cela ne veut pas dire que c'est acceptable. Mais cela reste relativement limité", a-t-il expliqué.