Corps n Elles sont 10 000 sages-femmes en Algérie. Chacune garantit la prise en charge médicale d'une moyenne de 800 accouchements par an. Une tâche assez difficile surtout lorsque l'on sait que le statut particulier de la sage-femme n'a pas été revu depuis le décret exécutif du 27 avril 1991. Telle est la problématique qui a été au centre d'une rencontre débat animée, hier, par la présidente de l'Union nationale des sages-femmes algériennes, Guerrouche Atika au forum d'El Moudjahid. Mme Guerrouche a souligné qu'un avant-projet du statut particulier de la sage-femme a été approuvé par la tutelle et par la commission mixte de la santé (Ugta). «Lors de l'élaboration de cet avant-projet le 27 janvier dernier, nous avons tracé les grandes lignes du nouveau statut particulier de la sage--femme», affirme-t-elle. En ce sens, l'objectif majeur que vise cette organisation est de revendiquer la revalorisation de la sage-femme en Algérie. Il est question, dans le même ordre d'idées, d'alléger la pression juridique qui s'exerce sur ces praticiennes qui luttent contre le risque d'emprisonnement pour la moindre faute. C'est pour cette raison que la présidente de l'Union nationale des sages-femmes a mis en exergue la nécessité de protéger la sage-femme par la loi et lui assurer toutes les conditions favorables de travail pour la faire évoluer dans sa carrière. «Toujours dans le cadre du nouveau statut particulier, nous avons proposé à la commission Ugta une formation spécialisée pour la sage-femme bac+5. Ce qui lui permettra d'évoluer plus facilement dans sa carrière». Pour Mme Guerrouche en effet la revendication d'une augmentation des salaires doit aller de pair avec celle de la formation et l'acquisition de meilleures compétences. Très optimiste, l'intervenante rassure les sages-femmes que toutes les revendications socioprofessionnelles réclamées, à savoir la formation continue et l'augmentation des salaires, seront certainement satisfaites par la tutelle. C'est la raison pour laquelle Mme Guerrouche a mis en garde contre la grève du Syndicat autonome des paramédicaux prévue les 15,16 et 17 mars. «Cette grève n'engage pas notre association», dit-elle. «Au nom de la fédération algérienne des sages-femmes et au nom du Syndicat national des sages-femmes, nous contestons le mouvement syndical autonome. Son ingérence dans notre activité n'est qu'un dérapage par lequel on veut tromper l'opinion publique» regrette-t-elle. Mme Guerrouche annonce que l'Union des sages-femmes refuse catégoriquement de répondre à cet appel de grève. Elle estime qu'il y a de la mauvaise foi de la part des syndicalistes qui veulent manipuler les travailleurs de la Fonction publique en faveur de leurs propres intérêts. Pis encore, elle qualifie cette action contestatrice d'«infraction et de transgression de la loi de la Fonction publique».