Malgré le resserrement des règles prudentielles imposées aux banques installées en Algérie, l'intérêt de plusieurs établissements financiers étrangers pour le marché bancaire algérien est toujours aussi vivace. Ainsi, et selon l'hebdomadaire " Les Afriques ", BMCE et Attijariwafa Bank devraient confirmer leur intérêt pour le marché algérien. Il faut dire, néanmoins, que la décision du conseil de la monnaie et du crédit de relever le seuil minimum de capital à l'agrément des banques et établissements financier devrait induire un apport assez important à la balance de paiement. Selon les Afriques, à raison de plus de 100 millions de dollars en moyenne par établissement, l'opération devrait en effet se traduire au total par des entrées de capitaux proches de 2 milliards de dollars. Ce qui placera en 2009 les investissements étrangers dans le secteur largement en tête des bilans sectoriels, devançant même les investissements réalisés dans le secteur de l'énergie. Il faut savoir que le CMC a décidé le 26 décembre 2008 d'augmenter fortement le montant du capital minimum requis des banques et des établissements financiers du pays. Le capital minimum des banques passe de 2,5 milliards à 10 milliards de dinars, soit 100 millions d'euros, celui des établissements financiers de 2,5 à 3,5 milliards de dinars. Les objectifs officiels recherchés par cette mesure ont été explicités dès son annonce par la Banque d'Algérie. Il s'agit tout d'abord, dans le contexte de crise financière internationale, de renforcer la solidité du secteur bancaire algérien en augmentant les fonds propres des banques privées, toutes étrangères, qui, au nombre d'une quinzaine, activent actuellement sur le marché algérien. Un autre objectif est de stimuler l'implication des banques privées dans le financement de l'investissement des PME algériennes. Selon les Afriques, le souci exprimé par le régulateur algérien de voir les banques privées s'engager de façon plus active dans le financement des PME reste accueilli avec circonspection. Un banquier de la place appelle à une réflexion sur les causes de l'absence de financement de l'investissement par les banques qui, selon lui, ne seront pas effacées par une simple mesure d'augmentation de capital. " Il n'y a, tout d'abord, en réalité, que fort peu de projets bancables qui tiennent la route et qui offrent des garanties de solvabilité suffisantes. Un deuxième problème est constitué par le manque de transparence ; les états financiers ne reflètent pas la situation réelle des entreprises. Enfin, en raison de l'absence de marché financier, les ressources longues qui permettraient de financer des projets d'investissement sur dix ou quinze ans ne sont pas disponibles. " Le même interlocuteur souligne cependant que les récentes mesures vont " accroître globalement la liquidité des banques locales et rendre potentiellement des ressources disponibles pour le financement des entreprises, à condition que soient réalisées de nouvelles alliances entre banques privées et publiques ".