Produire pour soi, dominer son propre marché. Cela serait-il possible pour nous ? La notation actuelle de l'Algérie par la Coface ne traduit pas la bonne santé économique, mais plutôt la capacité de nos finances à faire de l'Algérie un assez bon client. Nous nous étions trop souciés du niveau de cotation attribuée par cet assureur crédit laquelle nous semblait évaluer la relation entre la capacité financière à honorer les engagements extérieurs et la situation de violence qui existait alors. La faiblesse de la notation décourageait alors les investissements de long terme pour privilégier les engagements de court terme, c'est-à-dire en fin de compte le commerce et pas la production. La poursuite de l'atteinte d'un double objectif était et est même maintenant une nécessité absolue sous peine d'arriver à une situation d'effondrement de nos moyens financiers, de notre " appareil " de production et par conséquent et inévitablement de notre souveraineté nationale avec toutes les implications sur la paix intérieure. Ce double objectif est assez clair dans son énoncé, puisque tous les gouvernements qui s'étaient succédé disaient en faire leur priorité, à savoir chercher à ne plus dépendre ou au moins à ne pas tout à fait dépendre des exportations même hors des hydrocarbures, ne plus dépendre des importations ou plutôt moins en dépendre. Cela serait-il possible à la fois de dépendre moins des exportations et de dépendre moins des importations ? Cela reviendrait à dire qu'il faudrait tenter de tout faire pour se suffire. Une question, ou plutôt une préoccupation fondamentale. Notre économie, peut-elle d'abord se relancer ? Une autre question encore. Peut-elle se relancer durablement? Il y a eu beaucoup d'interventions dans la presse, une inflation même d'analyses, mais, pour le moment, il n'y a aucune certitude en la matière. On parle beaucoup de taux de croissance enregistré, mais pas de taux de croissance en projection, comme si l'avenir ne pourrait pas être maîtrisé. Hors du secteur pétrolier, on parle de croissance enregistrée mais d'abord, même si les experts le savent, il n'en demeure pas moins que les populations ont besoin de savoir quels ont été les secteurs qui avaient tiré la croissance vers le haut et ceux qui ont réussi à produire le résultat inverse. On dit également que le déficit de la balance commerciale fragilise la croissance. Mais si pour notre économie on intègre les exportations de pétrole, la balance commerciale avec les pays est généralement bien favorable à l'Algérie, mais cela ne permet pas de dire que cela traduit la bonne santé économique de notre économie, car seul le pétrole fait augmenter le taux de croissance. Pour parler de notre économie, nous utilisons des concepts appropriés à des économies très avancées, celles des pays industriels qui produisent de vraies richesses, des richesses renouvelables. Avec quels moyens pourrons nous relancer la croissance de l'économie si on entreprend toutes les réformes qui devraient mener au désengagement de l'Etat ? Si on achève par exemple les réformes du système bancaire, celles ci n'accepteront plus de financer les déficits des entreprises, d'assainir celles-ci, alors qu'il yen a qui croient que c'est un devoir pour les banques de placer de l'argent dans l'assainissement des entreprises, surtout quand elles possèdent des surliquidités. N.B.