Les forces afghanes prendront en charge la sécurité dans certaines provinces d'ici début 2011, est-il écrit dans un projet de communiqué élaboré en vue de la conférence internationale sur l'Afghanistan qui se tiendra jeudi à Londres. Ce texte provisoire, que Reuters a pu consulter dimanche, précise que Kaboul et la communauté internationale arrêteront un "cadre" pour restituer aux forces afghanes la responsabilité de la sécurité. Dans le communiqué, les parties conviennent que "la transition commencera en 2010 et que les forces afghanes pourraient retrouver d'ici début 2011 la primauté dans plusieurs provinces, l'Isaf prenant alors une fonction de soutien". L'Isaf désigne la Force internationale d'assistance à la sécurité, déployée sous commandement de l'Otan. Le texte évoque largement les efforts du gouvernement afghan pour tenter de convaincre les combattants taliban à renoncer à la violence. Kaboul mettra sur pied une organisation afin de "tendre la main aux insurgés", dit le texte. La communauté internationale accepterait, elle, de financer le programme de réintégration. L'Afghanistan souhaite convaincre les militants de base et des niveaux intermédiaires du mouvement taliban de rentrer dans le rang et participer à la reconstruction du pays, a expliqué vendredi un proche conseiller du président Hamid Karzaï. Les donateurs internationaux s'engageront enfin à fournir davantage d'aide directe au gouvernement et d'aider Kaboul à assainir sa dette, est-il écrit. Aucun chiffre ne figure dans le projet de déclaration. Sur un autre plan, notons que les prochaines élections législatives -les secondes depuis la chute des talibans fin 2001- ont été reportées dimanche au 18 septembre en raison de l'impossibilité logistique de les organiser en mai et de l'insurrection qui ne cesse de gagner du terrain. "La Commission électorale afghane a décidé, en raison des problèmes de financement, des problèmes de sécurité, des incertitudes, du défi logistique et pour améliorer le processus électoral dans le pays (...) d'organiser les élections le 18 septembre 2010", a déclaré Fazal Ahmad Manawi, un responsable de la Commission électorale indépendante afghane (IEC). Ahmad Manawi fait référence à la difficulté à organiser un scrutin dans un pays très largement dépourvu d'infrastructures et soumis à la rigueur de l'hiver. La campagne électorale et les mouvements des candidats comme des responsables de la Commission électorale auraient été compliqués par les conditions météorologiques dans un pays très montagneux.