Les contrats à terme sur le pétrole brut s'inscrivaient en baisse hier à Londres, dans le sillage des marchés d'actions européens, sur fond de craintes d'un nouveau ralentissement économique mondial qui serait de mauvais augure pour la demande pétrolière. A 12h50, le contrat de juillet sur le Brent coté à l'ICE de Londres perdait 0,43 dollar, à 72,28 dollars le baril, tandis que le contrat de juillet du New York Mercantile Exchange se repliait de 0,54 dollar, à 72,04 dollars le baril. Vers 13H10 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en juillet s'échangeait à 72,39 dollars, en recul de 19 cents par rapport à mardi. Ed Meir, analyste chez MF Global, explique ces replis par un certain nombre de facteurs négatifs pour le marché pétrolier, dont la dépréciation de l'euro et la fragilité des marchés d'actions aux Etats-Unis, où les grandes compagnies pétrolières doivent se sentir assiégées depuis le début de la marée noire dans le golfe du Mexique. Selon l'analyste, s'ajoute à ces inquiétudes la crainte d'un nouveau ralentissement de l'économie mondiale, dans un contexte d'incertitudes en Europe et de durcissement progressif des conditions de crédit en Chine. Les efforts désespérés de BP pour endiguer la fuite provoquée par l'explosion de l'une de ses plateformes dans le Golfe du Mexique pèsent aussi sur les cours et la catastrophe alimente les incertitudes quant aux projets de forage en eaux profondes dans le golfe. Les facteurs techniques suggèrent par ailleurs un mouvement de baisse du marché pétrolier au cours des prochaines séances. Selon Clive Lambert, analyste chez FuturesTech, un enfoncement par le Brent du seuil de 71,02 dollars le baril devrait suffire à déclencher un nouveau test du point bas récent, à 68,15 dollars le baril. "Il semblerait que la partie soit finie pour les spéculateurs à la hausse", ajoute-t-il. "Le marché reste prudent, sur la défensive, inquiet des signes qui montrent que la croissance de l'économie mondiale ralentit en Chine et en Europe", a observé Tom Bentz, de BNP Paribas. Les cours avaient déjà perdu plus d'un dollar mardi après des indicateurs décevants en Europe et en Chine, qui font craindre aux opérateurs que le rebond de la demande de pétrole ne sera pas aussi vigoureuse qu'anticipé jusque là. Signe de la prudence des marchés financiers, les Bourses européennes évoluaient en baisse mardi, comme l'euro, sous 1,22 dollar. Malgré tout, "il semble que les attentes de bons chiffres pour les chiffres (mensuels) de l'emploi (aux Etats-Unis) empêchent le marché de s'effondrer", a jugé Phil Flynn, de PFG Best Research. Cet indicateur, toujours attendu avec nervosité par les marchés financiers, doit être publié vendredi. Il est d'autant plus surveillé des opérateurs des marchés énergétiques que la consommation de carburants des Etats-Unis est très sensible à l'évolution du chômage.