La sécheresse qui sévit dans notre pays fait apparemment un seul heureux, la guêpe. Cette dernière, armée de puissants mandibules et un aiguillon très venimeux, constitue un réel danger pour l'homme, le bétail, les équins et les abeilles. Avec le couvain, ces dernières sont particulièrement fragiles. L'abeille est tuée et le miel volé par la guêpe. La colonie de cet insecte compte des millions. En 2001, un nid de guêpes mesurant 3 mètres cubes et comptant des centaines de milliers d'insectes, a été découvert près de la grande mosquée de Sidi Ali Dib de Skikda. Suites aux attaques répétées, créant une vraie panique parmi la population, il a fallu 300 litres d'insecticides pour arriver à bout de cette armée de guêpes. Cette situation risque de se reproduire d'autant plus que les guêpes occasionnent, actuellement, d'énormes dégâts dans le domaine de l'apiculture. Sachant que l'abeille ne peut se défendre contre cet insecte qui attaque les ruches peuplées pour voler le miel, miella et le pollen. Selon Aziz Dridah, chercheur en entomologie, 60% de la mortalité en apiculture sont dues aux guêpes et des dégâts sont aussi enregistrés dans les vergers de figues, pêches et raisin. Les vignobles sont plus touchés, surtout les variétés précoces tels le cardinal, chassela, musca… Selon notre interlocuteur, les causes de la prolifération sont la persistance de la sécheresse, la disponibilité d'un sol léger, meuble, facile à creuser et surtout l'absence d'un ennemi naturel. Les apiculteurs dans les zones infestées de guêpes demandent des aides de l'Etat pour lutter contre ce fléau, du moins la dotation gratuite d'insecticides. Selon A. Dridah, le problème est identique au centre du pays, notamment au niveau des régions de Tizi Ouzou et des Issers. En attendant, les jeunes apiculteurs, à leurs risques et périls, s'organisent pour lancer des campagnes de destruction des nids de guêpes. A. Boukarine