La crise, tout le monde en parle, mais personne ne l'explique. Encore faudrait-il converger dans l'explication de ces concepts de crise et encore faudrait-il qu'existe une force supérieure qui ne laisse pas au hasard la mission de fonder un nouveau champ économique, ouvert, libre d'expression et d'initiative. Cette force supérieure aurait pu être une institution si la confiance avait toujours régné entre les populations et les institutions, ceci pour dire que le chemin des retrouvailles serait encore long. Une sortie de crise, nécessiterait-elle que tous les acteurs abandonnent leurs ambitions de pouvoir pour un consensus général et faire l'économie d'élections qui n'ont pour le moment jamais permis la relance de l'économie et le partage de la prospérité quand celle-ci existe et le partage des sacrifices quand cette dernière n'est pas au rendez-vous ? Il est sans cesse fait le constat que c'est la sortie de crise qui est sacrifiée sur l'autel des ambitions du pouvoir car les acteurs, de tradition, et c'est peut-être même ce qui fait l'essence d'engagement dans la "politique", ne sont pas perçus comme disponibles à adopter une posture de renoncement à la confrontation et cela reste visible au lendemain de toute élection avec le constat que les vaincus ne félicitent pas le vainqueur pour son élection. Dès lors que les vaincus ne reconnaissent pas la légitimité dite acquise par le vainqueur, il s'ensuit fatalement que celle-ci est toujours remise en cause, ce qui altère même les capacités à conduire avec efficacité toute démarche sensée à sortir le pays de la crise. Il n'est pas du tout acquis que c'est une certitude qu'une telle conception de la politique, telle qu'ainsi déterminée, puisse réellement s'inscrire dans la perspective de sa rupture. Il est un fait reconnu que toutes les politiques développées par les acteurs liés directement ou indirectement à ce qui est appelé un programme de sortie de crise ne se conçoivent, selon les perceptions générales, que dans le cadre de présomptions de manipulations et de recherche de l'extension des marges de manœuvre propres.