Le raffermissement du dollar face à l'euro et la forte baisse des marchés boursiers ont nettement pesé sur les cours du pétrole. Ils ont chuté de près de 4 dollars jeudi. Les cours du pétrole continuaient leur chute hier, alors qu'une épidémie d'aversion au risque continuait à frapper les matières premières, l'euro et les marchés d'actions, et que l'anxiété restait forte à quelques heures du rapport sur l'emploi américain. Vers 11H00 GMT/12h00 HEC, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 44 cents, à 71,69 dollars, par rapport à la clôture de la veille sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance perdait 13 cents à 73,01 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Au lendemain d'une chute massive de plus de 4 dollars, le marché pétrolier restait sous pression. Jeudi les cours ont perdu 5,3% de leur prix, la plus forte baisse observée en une seule séance depuis juillet dernier. Jouant à plein son rôle de monnaie refuge, le dollar a touché vendredi son niveau le plus fort face à l'euro, à 1,3648 dollar pour un euro, ce qui continuait à pénaliser le pétrole, vendu dans cette devise. La plupart des analystes voient en effet dans le raffermissement du dollar comme la première cause de la chute des prix jeudi. "Tous les gains du pétrole mardi ont été annulés, les opérateurs vendant à tour de bras leur pétrole en voyant le dollar grimper", expliquait ainsi Andrey Kryuchenkov, analyste du fonds VTB Capital. Des analystes jugent toutefois que les cours du pétrole ne réagissent pas seulement à un mouvement technique, mais aussi à la crainte que la reprise de la demande pétrolière ne soit compromise si les problèmes des dettes publiques faisaient dérailler la reprise. "Etant donné la relation inverse entre la valeur du dollar et les prix du pétrole, (le regain du dollar) a renforcé la pression sur les cours, mais le vrai problème reste la santé de l'économie grecque", estime par exemple Marius Paun, analyste chez ODL Securities. "Les craintes sur la dette publique ont fait baisser les marchés, ce qui a érodé la confiance des investisseurs dans la demande pétrolière future", explique-t-il. Les cours ont également été pénalisés par le net repli des Bourses mondiales. Les investisseurs s'inquiètent toujours de la dette de plusieurs Etats européens (Grèce, Portugal, Espagne) ainsi que de la situation sur le marché de l'emploi américain, à la veille de la publication des chiffres officiels du chômage. Portés en début de la semaine par un regain de confiance dans l'économie mondiale et par la bonne tenue de l'euro face au dollar, les cours du brut avaient déjà marqué le pas ce mercredi, la hausse plus importante que prévu des stocks américains en produits pétroliers ayant mis un terme à la tendance haussière.