Les pays de la zone euro sont d'accord sur le principe d'aider la Grèce, a déclaré mardi une source de premier plan de la coalition gouvernementale au pouvoir en Allemagne. "La décision d'aider la Grèce a été prise en principe au sein de la zone euro", a dit la source. Différentes options sont à l'étude et aucune décision n'a encore été arrêtée mais la plus probable est de proposer à la Grèce une "aide bilatérale", a ajouté la source. Néanmoins, les propos de la source gouvernementale constituaient un premier signe sans ambigüité indiquant que l'Allemagne était prête à prendre des mesures pour écarter une crise de confiance vis-à-vis du bloc de la zone euro, qui a pesé jusqu'ici sur l'évolution des marchés financiers. D'autant plus que, selon le Financial Times Deutschland, l'Allemagne prépare un dispositif d'aide pour la Grèce et envisage à la fois une aide bilatérale et des mesures convenues au niveau européen. "Si la Grèce reçoit une aide, ce sera seulement à des conditions strictes et en échange d'une réforme en profondeur de l'Etat par le gouvernement grec", ajoute le FTD en citant Michael Meister, haut responsable du parti conservateur CDU. "Un euro stable est la première priorité pour les conservateurs". Auparavant, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Joaquin Almunia avait attisé les spéculations sur les marchés, en déclarant: "J'aimerais que les dirigeants européens disent aux autorités grecques qu'en échange de leurs efforts, elles auront notre soutien". Suite aux propos de la source gouvernementale allemande les marchés financiers ont fortement réagi. L'euro qui était tombé à un plus bas de près de neuf mois face au dollar vendredi à cause des inquiétudes entourant la situation budgétaire de la Grèce, du Portugal et de l'Espagne, est remonté à près de 1,38 dollar. En outre, les principales Bourses européennes qui avaient initialement clôturé en territoire négatif, ont finalement fini en hausse lors de la brève période d'ajustement de fin de séance. La Bourse d'Athènes a fini en hausse de près de 5% et l'indice local des banques affichait en clôture un bond de plus de 8,6%. Sur le marché obligataire, l'écart de rendement (spread) entre les emprunts d'Etat grecs à 10 ans et leur équivalent allemand refluait à 322 points de base contre 365 points lundi soir, une détente également sensible sur les emprunts portugais et espagnols. Jusqu'aux propos de la source allemande, la nervosité était palpable sur les marchés. Certains spéculaient alors sur de possibles initiatives visant à apaiser les tensions liées aux finances publiques grecques lors du sommet européen de jeudi, alors que le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet avait avancé son retour d'Australie pour assister à ce sommet. Un porte-parole de la BCE avait pourtant minimisé l'importance de ce retour avancé en évoquant des raisons logistiques, tandis que plusieurs dirigeants européens ont de nouveau appelé les autorités grecques à résoudre elles-mêmes leurs problèmes. Le gouvernement de Georges Papandréou ne les a pas attendus puisqu'il a dévoilé plusieurs des mesures phares de son plan d'austérité, parmi lesquelles figurent l'élargissement de l'assiette de la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu et le non-remplacement de quatre fonctionnaires sur cinq partant en retraite à partir de 2011. Les tensions au sein de la zone euro ne sont pas inscrites formellement à l'ordre du jour du conseil européen de jeudi mais elles y seront rajoutées et largement débattues, ont dit plusieurs responsables.