La reprise économique mondiale est en cours mais elle est particulièrement " fragile " dans la zone euro, a estimé samedi le gouverneur de la Banque d'Italie Mario Draghi. " Le retour à la croissance est fragile, particulièrement dans la zone euro "'a-t-il dit lors d'une réunion annuelle de dirigeants bancaires à Naples (sud). L'évolution dans le domaine de l'emploi est faible et " les conditions du crédit pour les PME restent tendues et entravent la reprise ", a poursuivi M. Draghi. M. Draghi fait partie des personnes citées dans la course pour succéder au Français Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque centrale européenne en novembre 2011. Le gouvernement italien a indiqué qu'il soutiendrait une éventuelle candidature de Mario Draghi, tout en assurant qu'il était encore trop tôt pour en parler. Compte tenu de la fragilité de l'économie et des finances publiques de la zone euro , il faut renforcer la gestion économique, a déclaré Mario Draghi. Il a invité l'Union européenne à élargir et réformer ses structures économiques avec l'énergie qu'elle a mise au fil des ans à consolider les budgets gouvernementaux. Il a assuré que les investisseurs achèteraient de nouveaux titres émis par la Grèce, dont la crise de la dette a ébranlé les marchés ces dernières semaines, pour autant que le gouvernement ajuste son budget avec détermination et sous étroite surveillance de la Commission européenne et de la BCE. Plus généralement, a dit Draghi, tous les gouvernements devraient expliquer comment ils prévoient de juguler les déficits budgétaires et le niveau de la dette qui ont explosé pendant la période de récession de 2008 et du premier semestre de 2009. La reprise économique de la zone euro est fragile et il n'y a pas de risques d'inflation à moyen terme, a estimé Draghi qui est aussi membre du conseil des gouverneurs de la BCE et président du Conseil de stabilité financière. Néanmoins, la reprise économique reste hésitante dans le bloc, qui regroupe 16 pays, et le retour à la croissance est fragile, a-t-il noté. La zone euro a enregistré une croissance de seulement 0,1% au cours du dernier trimestre de 2009, selon des statistiques publiées vendredi, contre 0,4% au cours des trois trimestres précédents. Draghi a assuré que les banques italiennes étaient saines, ayant renforcé leurs bases de capital, mais qu'elles devraient procéder à d'importants ajustements pour se plier aux changements de directives proposés par le Comité de Bâle. En termes de qualité du capital, elles partent néanmoins en meilleure position que d'autres systèmes bancaires, a dit Draghi. Mais les banques doivent encore améliorer les services offerts aux détaillants, a noté Draghi en prônant une simplification de la structure opaque de facturation appliquée aux facilités de crédit et découverts.