Le Japon aura probablement des difficultés à tenir son rang de deuxième économie mondiale en 2010. S'il a résisté à l'essor de la Chine l'an dernier, malgré un taux de croissance de l'économie chinoise de 8,7% en 2009, une majorité des économistes estiment désormais que la Chine devrait passer devant le Japon cette année, ou en 2011. Cette hausse, plus importante que prévue par les analystes économiques, résulte d'un accroissement de la demande extérieure, en particulier sur le marché asiatique.Malgré les trois derniers trimestres en hausse, le PIB nippon a diminué de 5% sur l'ensemble de l'année 2009. Le pays reste toutefois la deuxième puissance économique mondiale devant la Chine, et derrière les Etats-Unis. La Chine n'a pas réussi à doubler le Japon, qui confirme en 2009 sa place de deuxième économie mondiale, acquise en 1968. Le gouvernement de l'archipel a annoncé ce lundi que le produit intérieur brut (PIB) nominal du pays a atteint 474.924 milliards de yens, soit 5.075 milliards de dollars, en 2009. Toutefois, le PIB du Japon a baissé de 5% sur l'ensemble de l'année. C'est la plus importante baisse depuis que ces statistiques ont commencé à être publiées. Cette récession s'explique surtout par un premier trimestre catastrophique, période à laquelle le pays a été touché de plein fouet par la crise. Pourtant depuis le deuxième trimestre, la croissance est positive. Le ministère de l'Economie et de l'Industrie a aussi annoncé que la production industrielle avait augmentée en décembre de 1,9% par rapport à novembre. Bien qu'elle était prévue à 2,2%, il s'agit de la dixième hausse mensuelle d'affilée. Comparée à décembre 2008 la hausse est de 5,1% contre 5,3% prévus. Le quatrième trimestre 2009, le PIB japonais a donc augmenté de 1,1% par rapport au trimestre précédent et de 4,6% par rapport au quatrième trimestre 2008. Cette croissance a été tirée par l'augmentation des exportations, de l'investissement et de la consommation. Ces éléments ont été favorisés par des plans de relance massifs. Les différents plans de relance mis en œuvre au Japon depuis le début de la crise ont reposé notamment sur des subventions à l'achat d'appareils ménagers, de voitures et d'immeubles "verts" ou encore des aides à l'emploi. L'économiste Naoki Murakami, de Monex Securities, estime que la croissance nipponne sera plus stable en 2010. Il prévoit une hausse de 1% en glissement annuel du PIB au premier trimestre de cette année. Le gouvernement et la banque du Japon prévoient également une croissance positive mais réduite sur l'ensemble de l'année. Mari Iwashita, chef économiste à Nikko Cordial Securities, a prévenu que cette reprise nippone restait fragile, "car des piliers de l'économie, comme la consommation, sont largement soutenus par les politiques gouvernementales".