Le sommet extraordinaire du Nepad qui s'est tenu, hier à Alger, a mis en exergue la nécessité de faire de l'Afrique un interlocuteur fiable pour défendre ses intérêts. L'intégration du Nepad dans l'Union africaine est à même de permettre une meilleure harmonisation des actions. Le président nigérian a, d'ailleurs, appelé dans son allocution les Africains à prendre en main les problèmes de ce continent longtemps délaissé. " L'Afrique est en mesure de prendre en main son destin ", a déclaré le président Obassanjo qui souligne l'importance d'avoir une vision commune et une responsabilité partagée afin de faire de l'Afrique un continent " concurrent ". Et comme le point central de ce sommet extraordinaire est l'intégration du Nepad dans l'Union africaine, le président nigérian a appelé les responsables africains à lever les obstacles qui freinent cette proposition soumise déjà lors du sommet de Maputo en 2003. C'est dire, donc, le souhait des dirigeants africains de voir cette initiative se concrétiser, d'autant que " cette une affaire de tous " dira le président Obasanjo dont le mandat à la tête du Nigéria expirera bientôt. Présent à ce sommet, le président en exercice de l'Union africaine, le Ghanéen Jean Kofor a regretté, pour sa part, que le point sur l'intégration du Nepad ne soit pas encore effectif. Une intégration qui ne veut pas dire une " duplication ", référence aux programmes de développement retenus dans le cadre de l'Union africaine. Le président ghanéen avertit d'ailleurs les mauvaises conséquences d'une telle voie. C'est donc une solution durable qui s'impose et l'Union africaine qui utilisera le Nepad comme programme de développement de l'Afrique, préconise le président en exercice de l'Union africaine. Ce dernier n'a pas omis de mettre en avant les réalisations du Nepad pour le développement socioéconomique du continent. " Un fonds global a été dégagé pour lutter contre certaines maladies dont la tuberculose ainsi que les programmes d'éducation qui ont vu le jour grâce au nouveau partenariat pour le développement durable ( Nepad) ". Jean Kofor a également soutenu la proposition du président sud africain, Tabo Mbeki, de créer un fonds panafricain commun pour la réalisation de projets en faveur des populations africaines. Cela ne saurait se faire sans une réelle volonté politique, souligne en substance le président ghanéen. Pour lui, le Nepad a reçu une reconnaissance du G8, l'occasion d'évoquer le prochain sommet prévu au début du mois de juin prochain. Un sommet qui devrait permettre au vieux continent de définir les projets de développement, en partenariat avec le groupe des pays les plus industrialisés du monde.