Le sommet du comité de mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), qui s'ouvrira à Alger mercredi, devrait servir de répétition générale à la tenue, en juin en Allemagne, de l'autre sommet du G8 auquel les fondateurs de cette initiative sont invités. Mais au-delà de ce rendez-vous international où l'Afrique devrait faire entendre sa voix et exposer ses préoccupations, les 20 chefs d'Etat et de gouvernement participants devraient officialiser à Alger l'intégration du secrétariat du Nepad à la commission de l'Union africaine (UA). « Ce sera le point central du sommet du comité de mise en œuvre du Nepad », a précisé hier le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, dans une conférence de presse tenue à la résidence El Mithak, à Alger. En effet, le ministre estime que les partenaires du Nepad ont retenu l'option de clarifier les prérogatives entre la commission et le secrétariat, suggérant ainsi une sorte de chevauchement dans les attributions des deux structures. Il a d'ailleurs concédé que le secrétariat du Nepad, basé à Midrand, en Afrique du Sud, et la commission de l'UA, dont le siège est à Addis-Abeba, en Ethiopie, « ont des missions similaires sur certains points, comme par exemple dans la gestion des programmes d'infrastructure lancés dans le cadre du Nepad ». S'étant rendu compte de ce « double emploi entre les deux structures », le comité de mise en œuvre du Nepad a donc pensé, d'après M. Messahel, « à cette intégration pour donner une plus grande cohérence à la démarche africaine ». Le ministre a estimé en outre qu'il n'y a aucun « doublon » entre les missions de l'Union africaine et celles du Nepad, précisant que ce dernier est « partie intégrante de la première ». « L'UA et le Nepad, lancés pratiquement en même temps (...), se sont développés simultanément, dans une logique de complémentarité qui devrait s'affirmer par la finalisation du processus d'intégration du Nepad à l'UA », a-t-il nuancé. Il y a également ce souci d'afficher une cohérence de la stratégie africaine vis-à-vis des partenaires étrangers, notamment l'Union européenne et le G8. M. Messahel a parlé dans cette optique de la nécessité de donner « une plus grande visibilité vis-à-vis de nos partenaires au développement ». Cela étant dit, le ministre délégué chargé des Affaires africaines et maghrébines soutient que le sommet d'Alger verra la participation « des principaux chefs d'Etat impliqués dans le Nepad dont les présidents sud-africain Thabo Mbeki, nigérian Olusegun Obasandjo et ghanéen John Kufuor, président en exercice de l'UA, ainsi que Meles Zenawi, Premier ministre d'Ethiopie ». Ce dernier devra d'ailleurs remplacer « par consensus » M. Obasandjo, dont le mandat comme président du Nigeria prend fin en avril prochain, à la tête du comité de mise en œuvre du Nepad. S'agissant du bilan de six années d'existence (il a été créé en 2001), M. Messahel s'est félicité de ce que le Nepad a « remis l'Afrique sur la voie du développement et lui a redonné la possibilité de valoriser ses multiples atouts en ressources naturelles, humaines et en potentiel de développement dans ses relations avec son environnement international ». Le ministre en veut pour preuve que beaucoup de pays se bousculent au portillon de l'Afrique pour établir des partenariats. Il citera notamment les pays du G8 mais aussi la Chine, l'Inde et le Brésil.