Au moins 33 civils ont été tués par une frappe de l'OTAN contre un convoi de véhicules dans le sud de l'Afghanistan, a annoncé hier le gouvernement. L'Alliance atlantique a confirmé dans un communiqué avoir tiré dimanche contre un groupe de véhicules qu'elle soupçonnait d'appartenir à des insurgés sur le point de l'attaquer. L'OTAN a réalisé par la suite que seuls des civils étaient dans les voitures. Dans un communiqué diffusé lundi, le conseil des ministres condamne fermement cette attaque, la jugeant "injustifiable". Selon le gouvernement, l'OTAN a tiré sur un convoi de trois véhicules qui se dirigeait vers Kandahar. Quatre femmes et un enfant ont été tués. Il ajoute que 12 autres civils ont été blessés. Selon le ministère de l'Intérieur, la frappe a visé trois minibus qui se trouvaient sur une des routes principales dans cette province montagneuse. Il y avait 42 personnes au total dans les véhicules, tous des civils. L'Alliance atlantique a indiqué avoir évacué les blessés vers les structures médicales les plus proches. "Nous sommes extrêmement attristés par la perte tragique de vies innocentes", a déclaré le commandant en chef de l'OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal. Ce dernier s'est excusé auprès du président afghan Hamid Karzaï. Selon un porte-parole du ministère afghan de l'intérieur, outre les 33 morts, la frappe aurait fait 12 blessés. 'Les forces de l'ISAF pensaient que des insurgés étaient à bord d'un groupe de véhicules civils et les ont bombardés', a-t-il dit. Les civils traversaient en convoi de trois minibus une vallée du district de Char Cheno, a déclaré le chef du conseil provincial d'Uruzgan, Amanullah Hotak. L'ISAF a annoncé l'ouverture d'une enquête. Ces événements ne s'inscrivaient pas dans le cadre de la vaste opération 'Mushtarak', lancée par l'OTAN dans la province voisine du Helmand. Les victimes civiles d'actions militaires sont l'une des principales sources de tensions entre les forces internationales et le gouvernement afghan. 'J'ai affirmé clairement à nos forces que nous sommes ici pour protéger le peuple afghan et qu'en tuant ou blessant des civils par mégarde nous compromettons la confiance qu'ils placent en notre mission', déclare le général américain Stanley McChrystal, commandant des forces étrangères en Afghanistan, dans le communiqué.