Les classes d'alphabétisation, se remplissent de plus en plus à Jijel, a-t-on appris lundi des responsables de l'association "Iqra". Plus de 8.600 apprenants, hommes et femmes, suivent les cours dispensés par cette association dont les responsables et les encadreurs ont souligné "puiser leur volonté dans leur engagement à participer à l'éradication de fléau". Leur souci, ont-ils affirmé, est de contribuer à atteindre les objectifs tracés par les pouvoirs publics dans la stratégie nationale visant à éliminer complètement ce phénomène, "pour peu que tous les moyens que requiert cette entreprise de longue haleine soient mis en œuvre". Selon des représentants de l'association "Iqra", qui ont cité des statistiques du recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) 2008, le taux d'analphabétisme des 10 ans et plus est de 22,3% dans la région de Jijel classant cette wilaya au 16e rang à l'échelle nationale. Selon l'Office national des statistiques (ONS), le taux brut de scolarisation de la population âgée de 6 à 15 ans est passé de 83,5 % à 94,7 % entre 1998 et 2008. Cet écart observé entre la scolarisation des garçons et des filles, estimé à 5,6 points en 1998 en faveur des garçons, s'inverse actuellement pour une scolarisation plus importante des filles, a-t-on précisé. S'agissant des effectifs des classes d'alphabétisation, 3.449 apprenants proviennent du milieu urbain et 5.205 du monde rural. La tranche des 35-44 ans elle est la plus importante numériquement, avec 3.183 inscrits (hommes et femmes), suivie de celle des 25-34 ans avec 2.099 inscrits, les 45-54 ans (1.806 inscrits) et enfin celle des 54 ans et au-delà avec 1.074 élèves. Il y a lieu de noter que la tranche des 15 ans ne compte que 14 inscrits, ce qui signifie, a-t-on souligné, que les efforts des pouvoirs publics, matérialisés par la législation en vigueur, ont débouché sur la scolarisation normale de l'écrasante majorité des enfants algériens. A ce jour, le réseau de l'association "Iqra" qui couvre, dans la wilaya de Jijel, 26 communes s'attelle à s'implanter dans les deux autres communes de la wilaya, en l'occurrence Erraguène et Settara où des classes n'ont pu être ouvertes "faute d'encadrement ou de locaux d'accueil", a-t-on précisé. Dans cette wilaya, rappelle-t-on, une femme a réussi la gageure de passer du statut d'apprenante en classes d'alphabétisation à celui d'universitaire, "un fait unique en Algérie". En effet, Naïma Boutabouna, 24 ans, native de Chekfa, issue d'une classe gérée par l'association "Iqra", est aujourd'hui inscrite en 2ème année de sciences économiques au pôle universitaire de Tassoust.