Le tsunami engendré par le séisme de samedi au Chili a atteint le Japon hier mais les vagues beaucoup moins hautes que prévu n'ont pas fait de dégâts et l'alerte a été levée dans la journée. Hawaï et d'autres îles de l'océan Pacifique peuplées ont également été épargnées. Au Japon, les autorités avaient évacué par précaution des centaines de milliers d'habitants du littoral à la suite du tremblement de terre de magnitude 8,8. La plus forte vague, haute de 1m20, a touché l'île d'Hokkaïdo, dans le nord de l'archipel. L'agence météorologique comptait maintenir l'alerte jusque dans la soirée, d'autres vagues pouvant être en chemin. Le Centre d'alerte au Tsunami du Pacifique a levé l'alerte pour tous les pays sauf la Russie. Alors que le tsunami de décembre 2004 dans l'océan Indien avait fait 230.000 morts faute d'une évaluation correcte du risque, les spécialistes ont cette fois surestimé la menace. "Nous nous attendions à des vagues une fois et demi plus grosses à Hawaï", a reconnu Gerard Fryer, géophysicien au Centre d'alerte. Au Japon, c'était la plus importante alerte lancée depuis 20 ans, avec un ordre d'évacuation pour 400.000 habitants des côtes du nord, selon la chaîne de télévision publique NHK. L'agence de météorologie nationale s'attendait à des vagues de jusqu'à 3 mètres de hauteur dans les préfectures d'Aomori, Iwate et Miyagi, mais les premières vagues n'ont pas dépassé 1m20. L'archipel des Tonga avait lui aussi mis 50.000 personnes à l'abri des vagues, dont les plus hautes ont atteint 2m, selon le Bureau national des catastrophes. Taïwan avait seulement recommandé à ses habitants de rester loin de la côte. A Hawaï, où le tsunami est arrivé 16 heures après le séisme, les autorités avaient demandé aux habitants de rester sur des hauteurs et toute la vie de l'île s'est arrêtée pendant plusieurs heures. Notons que le Séisme au Chili a fait au moins 300 morts et deux millions de sinistrés. L'écrasante majorité des victimes, 90%, ont été tuées dans leur sommeil, surprises dans leur lit par le tremblement de terre de magnitude 8,8, selon le Bureau chilien des urgences (Onemi). Dans la région de Concepcion, à 500 km au sud de la capitale Santiago, les dégâts étaient spectaculaires: des dizaines de maisons détruites, des voitures écrasées sous les décombres, des routes éventrées et des ponts détruits, tel le grand viaduc sur le fleuve Bio Bio. Le pays, situé dans une des zones à la plus forte activité sismique au monde, est situé sur une zone de convergence de deux plaques tectoniques majeures. C'est au Chili qu'a eu lieu le plus puissant séisme jamais enregistré, à Valdivia le 22 mai 1960, de magnitude 9,5. Les autorités chiliennes peinaient à y dresser un bilan précis des dégâts, mais l'impact de vagues a été confirmé, notamment dans le port de Talcahuano où des bâteaux de pêche ont été projetés à l'intérieur des terres, selon des images de télévision. Selon la ministre du Logement Patricia Poblete, 1,5 million de logements ont été endommagés, dont 500.000 ne sont probablement plus habitables. A Santiago, la secousse, qui a duré deux minutes selon des témoins, a plongé la capitale dans l'obscurité et précipité dans les rues des milliers de Chiliens terrorisés en pyjama, fuyant leur maison où tombaient cadres, mobilier, étagères. Plusieurs heures après, beaucoup refusaient de regagner leur domicile, effrayés par la soixantaine de répliques au séisme ressenties dans la journée, dont un demi-douzaine d'une magnitude supérieure à 6. Des bretelles d'autoroutes se sont affaissées, des immeubles ont été lézardés ou déformés, un incendie a été signalé, mais aucun grand édifice ne s'est effondré. "L'infrastructure chilienne a résisté", a déclaré le ministre des Travaux publics Sergio Bitar. L'aéroport a été fermé pour 24 heures. La piste était intacte, mais le terminal passager a été endommagé. Selon des sources aéroportuaires, il ne devrait pas rouvrir aux vols commerciaux avant 72 heures. Malgré les dégâts, les autorités chiliennes ont demandé à la communauté internationale d'attendre avant d'envoyer de l'aide. "Une aide qui arrive sans avoir été définie n'est pas d'un grand secours", a déclaré le chef de la diplomatie Mariano Fernande, ajoutant qu'Haïti pourrait avoir davantage besoin d'aide. Plusieurs pays et organismes internationaux ont proposé leur aide. L'Union europénne a offert 3 millions d'euros d'aide d'urgence. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé qu'une aide de l'ONU était disponible.