Plus de 150 entreprises italiennes et 200 opérateurs de 13 pays méditerranéens ont participé à la deuxième édition du Forum économique de Rome les 25 et 26 février dernier dont l'objectif précis est de renforcer les relations économiques entre les pays méditerranéens et d'explorer les possibilités de coopération, notamment dans le secteur industriel. Aussi, les participants ont évoqué au cours de la dernière journée, des difficultés que rencontrent PME de la Méditerranée. En tout cas, selon Massimo Mamberti, DG de l'Institut du commerce extérieur (ICE), "le tissu économique de la totalité des pays de la Méditerranée est constitué à plus de 90% de PME, y compris l'Italie. C'est dire que le développement économique est tributaire du soutien aux PME. D'ailleurs, le modèle italien de PME peut être exporté vers le reste de la Méditerranée". Si les PME italiennes brillent par leurs performances économiques, il n'en va pas de même pour leurs homologues de la rive sud du Bassin méditerranéen. En effet, la plupart de nos PME éprouvent des difficultés pour exporter vers l'UE, et sont confrontées à des obstacles financiers, des barrières non tarifaires, des frais de prospection et des charges de transport trop élevées. Mais le nerf de la guerre ne semble pas préoccuper les entreprises algériennes, du moins si l'on en croit Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes. "Les PME algériennes souffrent beaucoup plus de la crise politique interne que de la crise économique", précise Yousfi. En fait, la situation en Algérie n'est pas la seule en cause. "Le pays aura besoin de 20 à 30 ans pour remettre l'économie sur les rails", a ajouté Réda Hamiani, président du Forum algérien des chefs d'entreprise. Certes, les PME du voisin de l'est devront diversifier leurs activités en dehors des secteurs du pétrole et du gaz. Un pays qui, selon Hamiani, a perdu son potentiel de croissance industrielle depuis 40 ans. Concernant la tenue du forum, M. Hamiani a estimé que ce forum représentait l'occasion pour les hommes d'affaires algériens et italiens de définir les domaines de coopération qui seront "mutuellement profitables". Pour sa part, M. Yousfi a affirmé que la participation algérienne constituera une autre occasion pour promouvoir la coopération algéro-italienne et l'élargir à d'autres secteurs afin d'arriver à des partenariats mutuellement bénéfiques. Quant au délégué général de l'Abef, Abderrahmane Benkhalfa, il a mis l'accent sur le contexte dans lequel se tient ce forum marqué par "le recentrage de la politique d'investissement en Algérie", rappelant que le challenge de l'Algérie est de réussir la politique de substitution à l'importation en transformant le marché algérien en ''terre d'investissement''. Par ailleurs, s'agissant du même contexte, plus de 25 entreprises algériennes ont pris part à cette deuxième édition du Forum méditerranéen à Rome. De plus, l'Algérie a pris part à cet événement à travers la participation de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement (Andi),d'organisations patronales et de l'association des banques et des établissements financiers (Abef). Le forum a été également une aubaine pour examiner les possibilités d'investissement des entreprises italiennes en Algérie en partenariat avec leurs homologues algériennes. Sur ce point, il est à noter que les investissements italiens en Algérie s'étaient établis à 241,1 millions de dollars en 2008, soit 9% du total des IDE réalisés en Algérie à la même année.