Contrairement à l'édition précédente, cette année, les entreprises privées sont plus nombreuses. “La délégation algérienne ne sera peut-être pas la plus nombreuse, mais nous avons une participation de qualité”, a indiqué M. Samuel Porsia, directeur du bureau d'Alger de l'ICE, lors d'une conférence de presse organisée, hier au siège de l'Institut à Alger. L'Institut italien pour le commerce extérieur (ICE), l'Association patronale italienne et l'Association bancaire italienne, en collaboration avec la municipalité de Rome et l'Union des industriels de Rome organisent à Rome (Italie), les 25 et 26 février 2010, le deuxième Forum économique de la Méditerranée. Le projet veut relancer la centralité de l'Italie dans la Méditerranée, favorisant les investissements italiens dans la région et en augmentant la valeur des collaborations industrielles et des partenariats comme outil principal pour l'intégration des marchés. Plus de 150 entreprises italiennes et plus de 200 opérateurs économiques étrangers de 13 pays de la Méditerranée participeront aux travaux du forum. Du côté algérien, 25 sociétés ont confirmé leur participation, à l'image de Cevital qui, souligne-ton, prendra part à la table ronde sectorielle “Opportunité et collaboration dans le secteur de la logistique et l'intermodalité de la distribution” prévue durant ce forum. Il y aura aussi le P-DG du groupe public Cosider, M. Lakhdar Rekhroukh, pour ne citer que ceux-là. D'autres opérateurs, en majorité du secteur privé, feront le déplacement à Rome pour rencontrer leurs homologues italiens et méditerranéens afin d'échanger, de discuter et d'évaluer les possibilités de partenariat. La délégation comprend, en outre, le président du Forum des chefs d'entreprise, M. Réda Hamiani, le président de la CGEA M. Habib Yousfi, ainsi que le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) et la directrice des investissements directs étrangers et de la coopération à l'Agence nationale pour le développement de l'investissement. Ce deuxième forum fait suite à la première édition qui s'est déroulée au mois de février 2006 à Palerme, et dont l'objectif pour les entreprises italiennes était de participer au processus de privatisation lancé en Algérie, ce qui justifiait la participation d'un grand nombre d'entreprises publiques. Depuis, le contexte économique a profondément changé en Algérie, qui prône aujourd'hui un certain “patriotisme économique”. Du coup, contrairement à l'édition précédente, cette année, les entreprises privées sont plus nombreuses. “La délégation algérienne ne sera peut-être pas la plus nombreuse, mais nous avons une participation de qualité”, a indiqué M. Samuel Porsia, directeur du bureau d'Alger de l'ICE lors d'une conférence de presse organisée, hier au siège de l'institut à Alger. Ce forum, soulignent les organisateurs, revêt un intérêt particulier pour les entreprises italiennes qui en plus de s'imprégner des dernières évolutions des systèmes économiques et bancaires et des opportunités d'investissements dans les pays concernés, auront l'occasion de participer à des rencontres bilatérales avec les entreprises invitées. Le délégué général de l'Abef a précisé que la rencontre cette année se tient dans un contexte particulier, marqué par la crise économique mondiale, avec la probabilité que l'année 2010 sera l'année de la reprise. Et en Algérie, 2010 correspond au recentrage de la politique d'investissement et de partenariat. “Nous sommes engagés dans une stratégie qui consiste à transformer le potentiel du marché algérien en un potentiel de délocalisation”, a affirmé M. Abderrahmane Benkhalfa. Le président du FCE, de son côté, constate, avec regret, que cette Méditerranée sur laquelle on veut construire des partenariats, et zone de prospérité partagée, soit un échec, en évoquant les disparités importantes existant entre les deux rives, qu'on trouve dans les autres regroupements similaires, d'où sa préférence au bilatéralisme. M. Hamiani a affirmé qu'il partira à Rome pour expliquer aux Italiens que l'Algérie reste encore dans la région un pays attractif. “Nous allons expliquer à nos amis italiens qu'on ne peut pas continuer à avoir une économie orientée sur les importations. C'est suicidaire. Il faut qu'ils nous aident à fabriquer sur place une partie de ce qui est importé”, a indiqué le président du FCE. En matière de relation bilatérale, durant l'année 2009, le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Italie a atteint 10 milliards de dollars, avec une balance commerciale largement excédentaire pour l'Algérie. Les importations italiennes sont estimées à 6,2 milliards de dollars, en baisse par rapport à 2008, sous l'effet d'un marché pétrolier qui a connu un net recul en 2009. Les importations algériennes sont évaluées à 3,7 milliards. Le directeur du bureau de l'ICE précise tout de même que “l'Italie reste le fournisseur leader d'équipement industriel pour les PME algériennes et participe activement au développement du tissu industriel algérien à travers la fourniture d'équipements”. “Cela cadre parfaitement avec les orientations récentes du gouvernement algérien qui fait de l'investissement national un choix prioritaire”, a ajouté M. Samuel Porsia. Les biens d'équipement industriels représentent près de 54% du total des exportations de l'Italie vers l'Algérie. Les investissements italiens en Algérie ont, pour leur part, représenté 241,11 millions de dollars en 2008, soit 9% du total des investissements directs étrangers en Algérie. Le nombre d'entreprises italiennes présentes en Algérie a quasiment doublé, passant de 80 entreprises en 2004 à 160 aujourd'hui.