Trois attentats visant des bureaux de vote ont eu lieu jeudi à Bagdad, faisant au moins 12 morts et des dizaines de blessés, alors que les militaires, les policiers, le personnel des hôpitaux et les prisonniers votaient pour les élections législatives.Cinq civils ont été tués et 22 autres blessés dans l'explosion d'une bombe en bordure de route, près d'un centre de vote dans le quartier d'al-Hurriyah, dans le nord de Bagdad. Jeudi après-midi, un kamikaze s'est fait sauter près d'un bus transportant des soldats irakiens, devant un centre de vote dans l'ouest de Bagdad. Trois soldats ont été tués et 15 autres blessés. Moins d'une heure plus tard, un autre kamikaze a déclenché son veste bourrée d'explosif à côté d'un groupe de soldats irakiens faisant la queue devant un centre de vote dans une école, au centre de Bagdad. Les autres électeurs vont voter pour les élections législatives dimanche. Au total 458 centres de vote sont répartis dans 18 provinces. Qassim Atta porte-parole du Commandement d'opération de Bagdad, a affirmé que les dispositifs de sécurité ont été renforcés autour des bureaux de vote à Bagdad. Ces attaques se sont produits au lendemain de trois attentats, dont deux attaques suicide visant des bâtiments gouvernementaux à Baquba, chef-lieu de la province de Diyala, et une troisième contre l'hôpital de Baquba. Au moins 30 personnes avaient trouvé la mort dans les trois attentats.Ces violences interviennent alors que les autorités irakiennes ont renforcé les mesures de sécurité dans le pays afin d'assurer le bon déroulement des opérations de vote et faire face également à d'éventuels attentats et actes de violences. A cet effet, plusieurs points de contrôle ont été installés dans les régions frontalières, notamment à El-Basra (sud), pour prévenir toute tentative de falsification de documents électoraux. "Des points de contrôle s'étendent sur toutes les frontières du pays pour assurer un déroulement sans fraude du scrutin", a déclaré le chef de la police du gouvernorat d'El-Basra, Adel Daham. Dans le cadre de ce plan, les militaires et les forces de sécurité ont donc voté jeudi afin de pouvoir être opérationnels dimanche, le jour du scrutin, et sécuriser les centres de votes. Ce vote devait voir la participation 58.000 peshmergas (combattants kurdes), prisonniers et cadres paramédicaux et ce dans les trois provinces du Kurdistan autonome, dans le nord de l'Irak. Les autorités ont également placé des urnes dans les hôpitaux pour permettre aux malades de participer à ces élections, tandis que les prisonniers condamnés à des peines inférieures à cinq ans ont voté dans les centres pénitentiaires. Quant à la communauté irakienne à l'étranger, estimée à plus d'un million de personnes présentes dans 16 pays, elle est appelée à se rendre dans les centres réservés au vote les 5, 6 et 7 mars. A ce propos, les autorités irakiennes ont appelé tous les citoyens du pays à une "participation massive" et choisir les candidats de leur choix pour garantir un avenir meilleur au pays. La liste du Premier ministre Nouri Al-Maliki, l'Alliance de l'Etat de droit qui a remporté les dernières législatives de 2005, est de loin la favorite et pourrait rafler plusieurs sièges à l'Assemblée irakienne. Selon un sondage effectué fin février, la liste d'Al-Maliki qui comprend 40 mouvements et courants politiques, arriverait en tête avec 29,9% des intentions de vote, suivie du Bloc national irakien de l'ex-chef du gouvernement Iyad Allawi avec 21,8%. L'Alliance nationale irakienne, regroupant notamment le Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII) et le mouvement du leader chiite Moqtada Sadr, arriverait en troisième position avec 17,2% , l'Alliance kurde 10%, l'Alliance de l'Unité irakienne du ministre de l'Intérieur Jawad Bolani 5% . Les législatives de dimanche sont les deuxièmes élections du genre organisées depuis 2003. Elles interviennent quelques mois avant le retrait des troupes américaines du pays. Près de 19 millions d'électeurs sont inscrits à travers l'Irak pour ces élections "proportionnelles" avec 18 circonscriptions constituées par les 18 provinces. Ils devront choisir, parmi les quelque 6.100 candidats en lice, les nouveaux élus du parlement composé de 325 membres.