S'achemine-t-on vers la création d'une Opep du gaz le 19 avril prochain à Oran ? La conjoncture actuelle s'y prête en tout cas. Aussi, et à en croire le P-DG par intérim de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, M. Abdelhafid Feghouli, la réunion du Forum des pays exportateurs de gaz (Fpeg) à Oran devrait se solder par des décisions importantes. Ainsi, dans un entretien qu'il a accordé à l'hebdomadaire Les Afriques, M. Feghouli a estimé que la réunion d'Oran devrait aboutir à " une meilleure coordination entre les pays gaziers, pour une amélioration des prix du gaz. Les mécanismes doivent être encore discutés et développés. " Il faut signaler, dans ce contexte, que l'Algérie devrait présenter à l'occasion de cette réunion une étude sur l'état et les perspectives du marché gazier. Un marché qui devrait être marqué par d'importantes mutations induites par l'apport des gaz non conventionnels, lesquels pourraient à terme augmenter l'offre et par ricochet impacter sensiblement les prix du gaz. Il faut également prendre en compte le facteur du développement du gaz naturel liquéfié (GNL). Les derniers développement ont permis une plus grande flexibilité sur les contrats gaziers. Dans ce sens, le P-DG par intérim de la Sonatrach a estimé que la compagnie nationale des hydrocarbures devrait s'orienter vers des contrats à court terme. " La tendance, actuellement, est d'aller vers des contrats plus flexibles pour éviter les problèmes qui nous ont conduits aux arbitrages avec certaines sociétés. En plus de cela , on est arrivé à un niveau où les prix ont augmenté sur les marchés internationaux, mais compte tenu du manque de flexibilité des contrats à long terme, il était difficile de revoir les prix de nos produits à la huasse. Donc, on va probablement s'acheminer vers des contrats de courte durée, compris entre trois et cinq années ", a-t-il indiqué. Se faisant plus précis, M. Feghouli a également estimé que les capacités de production de gaz de la Sonatrach demeurent importantes et elles devraient augmenter davantage. " D'ici 2013, on va augmenter notre production de GNL de 50% pour affirmer davantage notre position ", a-t-il indiqué. Pour ce qui est des investissements de la Sonatrach dans l'aval, M. Feghouli a indiqué que la compagnie nationale des hydrocarbures a lancé, depuis 2005, un large programme de pétrochimie pour diversifier les produits et donner plus de valeur ajoutée aux matières premières. " Nous ne sommes pas dans une situation d'extraction effrénée de ressources ", a-t-il martelé, ajoutant que Sonatrach recycle à hauteur de 40% de la production dans les gisements pour les maintenir en vie le plus longtemps possible. " En termes de valorisation, on a choisi plusieurs voies. Il y a le raffinage, dont les capacités seront doublées d'ici 2016. On va passer ainsi de 25 millions de tonnes annuellement à 40 millions de tonnes. On a également la valorisation du gaz. Deux nouvelles usines de fertilisation sont en cours de réalisation avec des partenaires étranger. "La réalisation d'une unité de méthanol, d'une capacité d'un million de tonnes sera lancé bientôt ", a-t-il ajouté. Revenant sur l'affaire Sonatrach, M. Feghouli a indiqué qu'aucun dysfonctionnement n'a été constaté dans les relations avec les partenaires de la Sonatrach et pratiquement aucune perturbation n'a été relevée, hormis les problèmes au quotidien que rencontre toute entreprise de la taille de Sonatrach. " Nos projets suivent leur cours. Concernant nos activités à l'international, aucune alerte n'est parvenue de nos filiales. Comme vous le savez, Sonatrach est une entreprise qui à 46 ans d'existence, avec de bonnes assises en matière de gestion. Cela étant dit, nos collaborateurs bénéficient tout de même de la présomption d'innocence, la justice n'a pas tranché, ni sur leur culpabilité, ni sur le préjudice causé à Sonatrach ", a-t-il précisé.