L'Iran a lancé hier la production d'un missile de courte portée capable de détruire des objectifs d'une masse allant jusqu'à 3 000 tonnes, rapportent les médias officiels. Engagée dans un conflit au long cours avec les puissances occidentales qui la soupçonnent de mener un programme nucléaire militaire, la République islamique annonce fréquemment des progrès dans le développement de son armement, semble-t-il pour montrer qu'elle est prête à riposter à toute attaque. Si la voie du dialogue et des sanctions reste privilégiée, ni Israël ni les Etats-Unis n'ont exclu d'employer la force en cas d'échec de la voie diplomatique. Téhéran affirme toujours que ses activités nucléaires ont des fins civiles. Selon la radio officielle du régime, le ministre de la Défense Ahmad Vahidi a inauguré dimanche la production du missile de croisière Nasr-1. "Le missile Nasr-1 peut détruire des cibles de 3.000 tonnes", a-t-il dit. L'agence de presse officielle Irna écrit pour sa part qu'il s'agit d'un missile sol-sol appelé dans un avenir proche à être également tiré depuis les airs. M. Vahidi a inauguré début février, à l'occasion du 31e anniversaire de la Révolution, les sites de productions d'un missile sol-air anti-hélicoptères baptisé Qaem et d'un missile antichar à 'double tête' baptisé Toufan. Téhéran a également affirmé avoir mis au point un missile sol-air capable de détruire les hélicoptères d'attaque américains Apache, ainsi qu'un système anti-missile présenté comme offrant les mêmes performances que le système russe S-300, acheté par Téhéran mais dont Moscou retarde la livraison depuis plusieurs mois. Ces annonces interviennent alors que les Etats-Unis ont renforcé ces dernières semaines leur arsenal antimissiles dans le Golfe afin de parer à une éventuelle attaque iranienne, suscitant de vives critiques à Téhéran. L'Iran a également confirmé ses capacités balistiques, qui inquiètent elles aussi la communauté internationale, en lançant début février une fusée Kavoshgar-3 qui a largué une capsule 'expérimentale' transportant des animaux vivants. En décembre, Téhéran avait procédé à un tir d'une 'version améliorée' de son missile à moyenne portée Sejil-2, capable selon les dirigeants iraniens d'atteindre Israël mais également les principaux voisins de l'Iran.