Option n Notre pays est à même de disposer d'une précieuse énergie s'il décide de se tourner vers la culture de Jatropha, une plante qui peut être utilisée pour produire du carburant, du savon et des bougies, entre autres ! C'est ce qu'ont révélé deux ingénieurs en agronomie lors d'un forum portant sur les énergies renouvelables qui s'est tenu récemment aux Palais des expositions, aux Pins maritimes, à Alger, en marge du 2e Salon international de l'agriculture, des productions et des technologies végétales «Filaha 2007». Ainsi, Mohammed-Amokrane Nouad, expert-consultant, a plaidé pour l'introduction de cet arbuste qui peut vivre jusqu'à 50 ans dans le paysage agricole national.«Les agro -énergies ont fait leurs preuves un peu partout dans le monde», a-t-il affirmé tout en signalant que notre pays dispose d'un climat propice à la culture de Jatropha. «Les régions steppiques et sahariennes correspondent parfaitement au biotope de cet arbuste qui ne nécessite pas beaucoup d'eau pour pousser», a-t-il indiqué dans ce sens. Selon lui, le Jatropha pourra grandement contribuer à lutter contre la désertification, «sachant que la répartition géographique des zones propices à son implantation se trouve sur la même ligne que celle de la ceinture du Barrage vert élaborée au cours des années 1970». Aussi, elle est à même de «faire du pastoralisme un système d'utilisation des terres très viables économiquement, socialement et écologiquement». Dans ce sens, M. Nouad a expliqué que le Jatropha est une plante «répugnante que les ovins n'approchent pas, de ce fait, elle est à même d'être exploitée dans la protection des parcours». «Le Jatropha peut constituer un nouvel outil de développement de l'agriculture», a souligné, pour sa part, Fella Boudiaf, ingénieur-agronome à l'Institut national de recherche forestière (Inrf). Cet arbuste produit un fruit riche en huiles, «lesquelles huiles sont utilisées pour produire un biocarburant vert», a-t-elle expliqué. Et de poursuivre : «L'éclairage public à Rio de Janeiro, au Brésil, et les groupes électrogènes de certains villages maliens fonctionnent exclusivement avec cette énergie». Le Jatropha est d'autant plus intéressant qu' «il protège les sols, fixe les dunes et peut être utilisé pour soigner certaines maladies de la peau». Last but not least, sa culture «n'entre pas en concurrence avec les cultures alimentaires» dans la mesure où cette plante ne constitue pas un aliment, a noté Mme Boudiaf. Toujours est-il que son introduction dans notre pays doit se faire sur la base d'études poussées «pour une parfaite maîtrise de la filière», a conclu M. Nouad.