L'objectif général de ce colloque international, prévu le 10 octobre 2010 au Sénégal, est de réunir des représentants de la communauté scientifique internationale pour contribuer à la connaissance puis à la valorisation des espèces végétales dans la zone sahélienne. Depuis plusieurs décennies, les pays de la zone sahélienne sont confrontés à un déficit pluviométrique, combiné à une pression anthropique qui perturbe les grands équilibres écologiques et installent la zone dans un processus quasi inexorable de désertification et de pauvreté. Il en résulte une dégradation des ressources naturelles, une baisse des productions agricoles et une situation d'insécurité tant alimentaire qu'énergétique. Face à ce problème, résultant des changements climatiques, accentué par le manque d'infrastructures socio-économiques de base, l'une des réponses des populations concernées reste la migration vers des zones urbaines, créant ainsi des pôles de concentration humaine qui induisent des problèmes environnementaux et sociaux difficiles à surmonter. Parmi ces problèmes, le manque de repères des plus jeunes, la famine, la pauvreté... Pour renverser la tendance, plusieurs initiatives comme l'utilisation et la transformation des fruits et produits locaux, la réhabilitation de la phytothérapie et de la médecine traditionnelle, les essais concernant les produits et essences naturelles, l'aromathérapie ont été tentés dans divers pays par des structures nationales ou par des organisations d'intégration sous-régionales. Cependant, malgré les efforts consentis, force est de reconnaître que les résultats escomptés sur les conditions économiques, sociales et environnementales des populations sont demeurés nettement en deçà des attentes. Il s'y ajoute qu'une des leçons à tirer de ces expériences est qu'aucun pays, pris individuellement, n'a les moyens techniques, humains et financiers nécessaires pour faire face à ces contraintes majeures, d'où la nécessité d'une approche solidaire, intégrée et fédératrice. Face aux défis environnementaux multiples liés en grande partie aux changements climatiques et aux effets récurrents de la désertification, l'Afrique est condamnée à faire front. L'initiative du Colloque International et Interdisciplinaire sur les plantes alimentaires, médicinales et cosmétiques en zone sahélienne est née autour du projet de l'OHM Tessékéré (CNRS-INEE) et de ses partenaires (UCAD, UMI3189, ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature, ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique, ministère de la Santé et de l'Hygiène publique du Sénégal), pour le suivi intégral de la Grande Muraille Verte, projet transcontinental, initié par la CEN-SAD, endossé par l'Union africaine allant de Dakar à Djibouti (Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Ethiopie, Erythrée, Djibouti). Il s'agit en particulier, de réfléchir sur l'intérêt et le rôle des espèces végétales à valeur ajoutée, adaptées à la sécheresse le long de la Grande Muraille Verte et dans toute la zone sahélienne, en insistant spécifiquement sur trois pôles essentiels: l'alimentaire, le médical et le cosmétique. Autrement dit , l'accent sera mis sur les plantes qui nourrissent, qui guérissent et qui embellissent.