Le vice-président américain a de nouveau critiqué la politique de colonisation d'Israël lors d'une déclaration au côté du président Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie. Le vice-président américain Joe Biden a réaffirmé mercredi le soutien des Etats-Unis à un Etat palestinien «viable» et critiqué à nouveau la politique de colonisation d'Israël lors d'une déclaration au côté du président Mahmoud Abbas à Ramallah, en Cisjordanie. «Tout le monde doit savoir aujourd'hui qu'il n'y a pas d'alternative à la solution à deux Etats (israélien et palestinien), qui doit faire partie intégrante de tout plan de paix global», a plaidé M.Biden au cours d'une visite dans les Territoires palestinien. «Hier, la décision du gouvernement israélien de faire avancer la planification de nouveaux logements à Jérusalem-est sape cette confiance même, la confiance dont nous avons besoin maintenant afin de commencer et produire des négociations fructueuses», a-t-il répété. «Il revient à toutes les parties de développer un climat de soutien aux négociations et de ne pas les compliquer», a exhorté M.Biden, alors que les Etats-Unis s'efforcent de relancer le processus de paix bloqué depuis fin 2008. Le gouvernement Netanyahu a déclenché une crise diplomatique avec l'administration Obama, en pleine visite de M.Biden, en donnant son feu vert à la construction de 1600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes dans un secteur arabe de Jérusalem annexé par Israël. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion. Lundi, déjà, le ministre israélien de l'Environnement, Gilad Erdan, avait annoncé la construction de 112 logements dans une colonie de Cisjordanie occupée. A l'issue d'entretiens avec les dirigeants palestiniens, le vice-président américain a salué «le courage et la conviction» du président Abbas et de son Premier ministre Salam Fayyad. De son côté, M.Abbas a accusé Israël de «détruire la confiance» et de porter «un coup sévère» aux tentatives de reprise de dialogue entre les deux camps. Il a également réitéré son engagement en faveur d'un règlement fondé sur deux Etats: «Un Etat d'Israël vivant en sécurité et en paix aux cotés d'un Etat palestinien sur la base des frontières du 6 juin (1967) avec Jérusalem-est pour capitale». Les Palestiniens demandent que leur futur Etat soit basé sur les frontières d'avant la guerre israélo-arabe de juin 1967, avec comme capitale le secteur oriental à majorité arabe de Jérusalem. Après des mois d'efforts diplomatiques, les Etats-Unis sont parvenus à lancer ces discussions indirectes, dites «négociations de proximité», avec comme objectif de ranimer le processus de paix bloqué depuis fin 2008. Les Palestiniens, qui ont accepté sans enthousiasme, continuent de réclamer un gel total de la colonisation juive avant de revenir à la table des négociations directes. Mais M.Netanyahu a refusé toute condition préalable et n'a offert qu'un moratoire limité et temporaire (10 mois) sur la colonisation en Cisjordanie, à l'exclusion du secteur oriental de Jérusalem. L'annonce du nouveau projet de colonisation à Jérusalem a provoqué un concert de protestations internationales.. En Israël, les médias ont fustigé le gouvernement Netanyahu, parlant de «crachat au visage de Biden», et au sein même de la coalition au pouvoir, l'affaire -coïncidant avec la visite d'un allié de l'Etat hébreu - a créé des remous. Le ministère israélien de la Défense, le travailliste Ehud Barak, a qualifié l'annonce de «superflue», et son collègue Yitzhak Herzog a parlé d'une «faute grave».