Induit par l'ouverture anarchique du commerce, le marché impose son diktat aux consommateurs sans que ces derniers ne trouvent de recours. La protection du consommateur est ainsi reléguée au second plan au bénéfice d'une seule doctrine, celle du profit et toujours plus de profit. Dans ce sens, un atelier régional tenu lundi à Sétif s'est penché sur cette problématique. L'expérience européenne dans le domaine de la protection du consommateur a d'ailleurs constitué l'axe principal de réflexion de cette rencontre. Initiée par l'Association nationale de la protection des consommateurs et les directions régionales et de wilaya du commerce, cette rencontre a regroupé les autorités locales, le directeur général du contrôle économique au ministère du Commerce, des directeurs régionaux du commerce, des représentants d'associations de protection du consommateur, en plus d'une délégation française. Apportant sa contribution en tant qu'enseignant en matière de législations liées à la consommation en France, M. Marino Melissano, a surtout insisté sur le rôle de la société civile dans "l'inculcation des rudiments de l'esprit civique", "l'encouragement des pratiques citoyennes par l'intensification des campagnes de sensibilisation" et "l'implication du citoyen". Le directeur du commerce de la wilaya de Sétif, M. Mohamed Lamine Drid, a souligné que l'Algérie est aujourd'hui "leader dans le domaine de la protection du consommateur sur le plan africain et arabe", à la faveur des efforts consentis dans ce sens et, surtout, grâce à "une réglementation efficace" et "des pratiques de vigilance" qui procèdent notamment d'un comportement citoyen. Selon ce responsable, le ministère du Commerce a pris les mesures nécessaires pour contrôler le mouvement des prix et veiller à l'instauration d'une concurrence loyale en luttant contre la fraude et en parrainant des campagnes de sensibilisation visant à introduire une "culture de consommation" et à encourager le mouvement associatif dans ces initiatives. Il a indiqué à ce propos que la lutte contre la fraude et le gain facile "nécessitent la mobilisation de tout un chacun". Les intervenants ont, au cours des débats, souligné la portée de cette rencontre qui regroupe les principaux acteurs dans le domaine du commerce, dont les organismes d'Etat en charge de garantir l'application des textes réglementant les échanges économiques et de soutenir les démarches de la société civile en lutte pour protéger les droits du consommateur.