La Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (Cnuced) a justifié mardi la politique monétaire de pays émergents comme la Chine. Elle estime que soumettre leurs devises à la loi des marchés serait source de plus grande instabilité pour les échanges mondiaux. "Attendre que la Chine laisse sa monnaie à la merci de marchés peu fiables en risquant un choc d'appréciation comparable à celui du Japon fait fi de l'importance de sa stabilité (...) pour la région", explique la Cnuced dans une note. La tâche de rééquilibrer l'économie mondiale ne devrait pas être attribuée à un seul pays et à sa monnaie, affirme un rapport publié par la CNUCED, notant que "laisser fluctuer les monnaies selon les caprices du marché" n'aiderait pas à régler le problème. Les déséquilibres dans le commerce international et l'économie mondiale se trouvent en fait dans les failles du système international, qui nécessitent une action multilatérale globale et inclusive, souligne le document. Face à la crise mondiale actuelle dont l'origine est ailleurs, la Chine a fait plus d'efforts que toute autre économie émergeante pour stimuler la demande intérieure, un résultat de ces efforts étant l'augmentation significative de ses importations. La consommation privée en Chine a augmenté de 9% en 2009, une vitesse remarquable par rapport aux autres pays qui tentaient également de stimuler les marchés intérieurs, selon la CNUCED. Espérer que la Chine pourrait laisser son taux de change à la merci des marchés "sans fiabilité" et risquer une appréciation choc de sa monnaie comme l'avait fait le Japon dans les années 1990 "ignore l'importance de sa stabilité intérieure et extérieure pour la région et pour le monde", affirme le rapport de la CNUCED. L'institution onusienne a appelé à tenir des débats "pour explorer de nouvelles formules de gestion des taux de change qui augmenteraient la consistance entre le commerce et les flux financiers dans une économie mondialisée". "Même ceux qui critiquent les gouvernements pour leurs pratiques de stabilisation des taux de change et d'intervention sur les marchés financiers, reconnaissent en général qu'une solution fiable à long terme au problème de distorsions commerciales massives et de déséquilibre mondial ne viendra pas des banques centrales cherchant à trouver une solution unilatérale à un problème multilatéral comme le taux de change", note le rapport de la CNUCED.