Le ministre des finances, M. Karim Djoudi, a affirmé, mardi à Alger, que la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) sera opérationnelle durant l'année 2010. Dans une allocution prononcée lors des travaux de la 7eme session du conseil des ministres maghrébins des finances et de la monnaie, le ministre a précisé que cette réunion "permettra de lever tous les obstacles susceptibles d' entraver la création et l'entrée en service de la BMICE ". Les experts sont parvenus, lors d'une réunion préparatoire tenue lundi, "à régler une série de questions restées en suspens avant la rencontre", a-t-il ajouté. Il s'agissait, selon le ministre, de la répartition équitable des financements nécessaires au fonctionnement de cette banque entre les pays membres, la définition des mécanismes internes et externes de contrôle, l'aboutissement à un accord sur le principe d'alternance (rotation) sur les postes de directeur général et de président, la définition de la politique d'investissement propre à la Banque et l'étude de la faisabilité et de la rentabilité des projets prioritaires. 500 millions de dollars ont été affectés à la création de cette banque, "équitablement répartis entre les cinq pays membres de l'UMA" dont 150 millions de dollars représentant un capital libéré, a indiqué le ministre, précisant que 25% du capital de la banque devront être libérés la veille de la tenue de l'assemblée constitutive de la Banque dont le siège sera établi à Tunis. On peut donc dire que le problème de la Banque maghrébine d'investissement qui a suscité depuis quatre ans des divergences entre certains pays maghrébins, a été réglé. Il faut dire que de plus en plus des voix s'élèvent pour demander aux pays membres de l'Union de hâter la mise en service de la BMICE dont l'assemblée constitutive a été convoquée, une première fois, au mois de mars 2007, à Tunis. Déjà, en novembre 2008, M. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), avait appelé à l'accélération de la mise en place, en 2009, de cette Banque pour faciliter la réalisation de projets fédérateurs dans la zone du Maghreb. Mardi, les ministres maghrébins des Finances ont donc souligné l'importance de l'institution financière dans la réalisation de la complémentarité économique dans l'espace maghrébin. Le secrétaire du comité populaire de la planification et des finances de la Jamahiriya arabe de Libye, Abdelhadifh Mahmoud El-Zelitni, dont le pays est président en exercice du conseil, a affirmé que la réunion d'Alger représente "une avancée concrète dans le processus de complémentarité économique" à travers l'accord sur l'entrée en service de la Banque maghrébine, qui constituera, selon lui, "une base supplémentaire des opportunités de financement commercial et d'investissements pour les pays de l'UMA". Le ministre tunisien des Finances, Mohamed Ridha Chalghoum, a précisé, pour sa part, que cette banque "est l'un des principaux mécanismes de coopération maghrébine dans le domaine financier et une assise fondamentale pour le renforcement de la complémentarité économique et la réalisation du développement commun". Il a souligné, dans ce cadre, "la nécessité pour cette institution de recourir pour sa gestion, aux compétences maghrébines, tout en respectant le principe d'alternance des pays maghrébins sur les postes de responsabilité". Il a exprimé le souhait de tenir l'assemblée constitutive de la Banque dans les plus brefs délais, pour permettre le lancement de ses activités de financement au profit des opérateurs économiques maghrébins. Le ministre mauritanien des Finances, Ousmane Kane, a souligné l'adoption par les autorités de son pays, de toutes les décisions prises dans le cadre de l'UMA, y compris la création de la Banque maghrébine d'investissement, souhaitant l'entrée en service de celle-ci dans les plus brefs délais. M. Ousmane a relevé la nécessité pour cette institution de tenir compte, dans ses activités de financement, des caractéristiques économiques de chaque pays. Pour le Maroc, son représentant, le directeur du trésor et des Finances extérieures, Zoheir Chorfi, a indiqué que la gestion de cette banque devrait reposer sur la compétence et le professionnalisme, mettant l'accent sur la préservation de l'équilibre des financements entre ses membres et définir les ressources financières et les priorités de financements conformément aux besoins et spécificités de chaque pays. M. Chorfi a estimé en outre que le développement des échanges et la facilitation du commerce entre les pays maghrébins requiert "la création d'une zone maghrébine de libre-échange", ajoutant que le lancement des activités financières de cette banque "permettra l'accélération de cette dynamique".