Le Maghreb a besoin d'un espace bancaire et financier unifié, selon de nombreux responsables du secteur qui se sont réunis lundi 12 avril à Tunis. Les participants à cette rencontre régionale de deux jours ont examiné les défis actuels auxquels sont confrontées les banques du Maghreb, parmi lesquels le renforcement de la concurrence qu'elles se livrent entre elles et celle qui provient des institutions extérieures, au lendemain de la crise financière mondiale. L'effondrement mondial du crédit n'a pas atteint le secteur bancaire du Maghreb aussi durement que dans d'autres régions, selon les intervenants. Les participants ont parlé de la nécessité d'avoir des banques tunisiennes opérant au Maroc, par exemple, ou des banques algériennes en Libye. Les participants ont parlé du rôle de la Banque du Maghreb pour l'investissement et le commerce extérieur. Lors du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union du Maghreb arabe, qui a eu lieu à Tripoli en janvier dernier, un accord a été signé pour lancer cette banque aussi rapidement que possible. D'ailleurs, le ministre des finances, M. Karim Djoudi, a affirmé, récemment à Alger, que la Banque maghrébine d'investissement et de commerce extérieur (BMICE) sera opérationnelle durant l'année 2010. Dans une allocution prononcée lors des travaux de la 7e session du conseil des ministres maghrébins des finances et de la monnaie, le ministre a précisé que cette réunion "permettra de lever tous les obstacles susceptibles d' entraver la création et l'entrée en service de la BMICE ". Les experts sont parvenus à régler une série de questions restées en suspens avant la rencontre. Il s'agissait de la répartition équitable des financements nécessaires au fonctionnement de cette banque entre les pays membres, la définition des mécanismes internes et externes de contrôle, l'aboutissement à un accord sur le principe d'alternance (rotation) sur les postes de directeur général et de président, la définition de la politique d'investissement propre à la Banque et l'étude de faisabilité et de rentabilité des projets prioritaires. 500 millions de dollars ont été affectés à la création de cette banque, "équitablement répartis entre les cinq pays membres de l'UMA" dont 150 millions de dollars représentant un capital libéré, a indiqué le ministre, précisant que 25% du capital de la banque devront être libérés la veille de la tenue de l'assemblée constitutive de la Banque dont le siège sera établi à Tunis. On peut donc dire que le problème de la Banque maghrébine d'investissement qui a suscité depuis quatre ans des divergences entre certains pays maghrébins, a été réglé. Il faut dire que de plus en plus de voix s'élèvent pour demander aux pays membres de l'Union de hâter la mise en service de la BMICE dont l'assemblée constitutive a été convoquée, une première fois, au mois de mars 2007, à Tunis. Déjà, en novembre 2008, M. Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI), avait appelé à l'accélération de la mise en place, en 2009, de cette Banque pour faciliter la réalisation de projets fédérateurs dans la zone du Maghreb.