La démarche du gouvernement algérien à travers la nouvelle organisation du commerce extérieur et de l'investissement étranger "vise à faire appel au savoir-faire étranger pour l'exécution des investissements publics, avec un transfert de ce savoir-faire tout en garantissant en contre partie des ressources locales de financement", a estimé M. Jean-Marie Pinel, P-DG du bureau de conseil économique KPMG Algérie, lors d'une conférence-débat portant sur les nouvelles mesures de la loi de finances pour 2010 relatives à l'investissement, organisée mercredi dernier, à l'Ecole supérieure algérienne des affaires (ESAA). Selon M. Pinel, "Cette démarche a été, d'ailleurs, exprimée par Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, en évoquant la possibilité de rapatrier une partie des réserves de change placées à l'étranger pour assurer le financement nécessaire du futur programme d'investissements publics", a-t-il indiqué. Au cours de cette rencontre, les principaux axes de la LF2010 ont été également évoqués. Au sujet de la réorganisation du commerce extérieur, le P-DG de KPMG Algérie a, toutefois, expliqué que les mesures prises dans ce cadre ont pour principale finalité de réduire davantage les importations, notamment celles sans grande utilité pour l'économie nationale et de stimuler l'appareil productif local. Ces mesures, faut-il rappeler, portaient, essentiellement, sur l'interdiction pour les opérateurs économiques étrangers d'importer des biens d'occasion dans l'exécution de leurs investissements en vue de limiter le transfert de devises à l'étranger. Ainsi, la reconduction de l'obligation faite aux opérateurs étrangers de réinvestir localement leurs bénéfices exonérés de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) a été également évoquée par M. Pinel pour qui ces nouveaux dispositifs s'inscrivent dans la continuité des précédentes lois de finances depuis 2008 visant à atténuer le déficit du commerce extérieur de l'Algérie. En ce qui concerne, en outre, l'investissement étranger en Algérie, le principe d'associer un partenaire national public ou privé à 51% du capital de la société du projet a été aussi reconduit par les pouvoirs publics, a fait valoir le patron de KPMG Algérie. Selon ce responsable, ce principe a été renforcé par une autre mesure stipulant que le financement du projet doit être mobilisé localement, soit par des crédits d'investissement accordés par les banques de droit algérien ou par le biais du marché financier (emprunts obligataires). Bien que le débat a été axé, notamment, sur les nouvelles mesures de la loi de finances pour 2010 relatives à l'investissement, les différentes interventions au cours de cette rencontre suggèrent, entre autres, la nécessité "d'instaurer un dispositif algérien de planification économique en vue de définir les objectifs à atteindre sur les court, moyen et long termes".