Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements mise sur la compétitivité et une production de qualité à très forte valeur ajoutée. L'Algérie compte gommer les effets néfastes d'une désindustrialisation qui n'a que trop duré. Le projet du ministre des Participation et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, appelé «stratégie et politiques de relance et de développement industriels», dont l'Expression détient, exclusivement, une copie, entend s'inscrire dans une dynamique de mondialisation et d'internationalisation de la production. Cette stratégie, version Temmar, se fonde sur un réajustement profond de la plate-forme industrielle. Elle s'appuie sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l'Etat de promouvoir un cadre flexible et efficient, plutôt que sur un investissement industriel massif et une importation technologique effrénée. C'est une stratégie à double sens, qui tire sa dynamique de l'intérieur du système industriel national, mais qui s'inscrit dans le cadre de la globalisation. Abdelhamid Temmar mise sur la compétitivité et une production de qualité à très forte valeur ajoutée. L'entreprise algérienne bénéficie dès maintenant, d'après l'avant-projet de Temmar, d'avantages historiques, à savoir les coûts salariaux et les sources énergétiques. Il est question maintenant d'assurer la relance industrielle sur, d'une part, un espace supranational, et d'autre part, euro-méditerranéen et maghrébin. Ainsi, l'entreprise algérienne devra regagner les parts de marché intérieur et s'installer sur les marchés extérieurs. Cette stratégie s'appuie aussi et surtout sur les avantages et les ressources naturelles et vise la mise en valeur des ressources humaines. Elle s'appuie, également, sur la large palette d'instruments déjà en place à l'instar de l'aide à la restructuration, la mise à niveau et les dépenses publiques. La nouvelle stratégie industrielle a cinq dimensions. Il s'agit de la reconquête des marchés intérieurs et l'orientation vers les marchés de la région, la réhabilitation et le redéploiement du parc industriel de production de biens intermédiaires, l'exploitation du gaz naturel à travers la mise en place de filières de productions complètes, installées sur le territoire national. Il est question aussi de la mise en place des conditions qui permettent à de nouvelles industries créatrices de haute valeur ajoutée de se développer ainsi que la constitution de zones de développement industriel intégrées et de technopoles spécialisées qui réunissent les activités extérieures nécessaires. La nouvelle politique de relance industrielle démarre du choix des branches à promouvoir et leur hiérarchisation. Cela obéit à la fois à des critères d'évaluation et au degré d'expansion de la branche. Quant à la hiérarchisation, celle-ci se fait sur la base de trois dimensions, à savoir la structure de la branche (structure productive, effets d'entraînement, intensité technologique), la dynamique de la branche dans le commerce international et son intensité énergétique et technologique. L'expansion économique devra se faire aussi, se référant au projet du gouvernement, en tenant compte de l'équilibre de l'espace et des ressources. En d'autres termes, un déploiement spacial équitable en conformité avec le processus d'intégration régionale et un développement à sens horizontal. Ainsi, la zone d'activité industrielle intégrée (Zaii) devient une forme de structuration spaciale du tissu productif, un espace qui regroupe un complexe-grappe d'entreprises aux activités différentes qui entretiennent des relations complémentaires et de coopération économique et technologique entre elles et avec les acteurs institutionnels. En passant par la politique d'appui à l'innovation qui implique le développement des TIC en arrivant à l'intelligence économique qui suppose le développement de l'information, deux éléments clés de la compétitivité des entreprises. Ces deux normes visent quatre objectifs principaux. Il s'agit de diffuser une culture de l'intelligence économique, créer une synergie public-privé et une focalisation sur les PME, promouvoir le développement et assurer la sécurité du patrimoine technologique et industriel algérien, décrypter l'avenir et circonscrire les incertitudes. L'investissement direct étranger (IDE) est pris en compte dans la stratégie de développement. «Il est à reconnaître que les avantages de l'IDE, même si des nuances sont suggérées, quant à sa participation dans le développement de l'économie nationale». Son rôle se situe surtout dans l'apport de financement, le développement de marchés extérieurs, l'apport en management et le transfert de technologie. C'est ce que recherche l'Algérie d'ailleurs, la technologie et les innovations. Ainsi, dans la perspective de la relance industrielle «l'IDE est un facteur, qui peut être puissant, de mise à niveau et de restructuration de l'industrie manufacturière et de l'amélioration de la productivité nationale». Manifestement, c'est une approche qui va à contre-courant de celle développée par l'Ugta, d'un aspect purement «nationaliste». C'est le premier point de discorde. L'Algérie devra confectionner une politique nationale d'IDE ainsi qu'une stratégie de promotion de l'investissement industriel, ce qui a été proposé dans l'avant-projet de Temmar. Ce dernier est revenu sur la politique de mise à niveau des entreprises afin qu'elles puissent affronter la compétition. Par ailleurs, une politique d'accompagnement de la stratégie industrielle devra être adoptée et appliquée à la lettre. Elle concernera, d'après la version de Temmar, l'épargne, la politique monétaire, la politique des taux d'intérêt, la contrainte extérieure, le cours de change moyen USD/DA, les finances, l'encouragement et le soutien aux investissements, la politique fiscale, le soutien à la production nationale, le marché foncier et la politique douanière. Il est à souligner que cette nouvelle stratégie industrielle, dont une copie du projet a été remise exclusivement à l'Expression, devra être débattue aujourd'hui entre Abdelhamid Temmar et le patronat.