"Les ports d'Alger, Oran et Constantine : mission de découverte des technologies" est le thème d'une rencontre qui sera parrainée par l'agence UBIFrance du 16 au 27 avril 2007. Les secteurs techniques concernés par cette mission sont le contrôle de la navigation, la lutte contre le terrorisme venant de la mer, la lutte contre les pollutions et les trafics et l'immigration clandestine. La caractérisation et la gestion des risques environnementaux ainsi que la prévention et la gestion des accidents et catastrophes sont également inscrites au menu de cette rencontre, sans pour autant oublier deux autres thèmes aussi importants que les premiers, à savoir la sécurité maritime et l'érosion portuaire. Par ailleurs, le secteur portuaire algérien est un marché spécifique en phase de modernisation. Les partenaires étrangers sont conscients de la nécessité de s'introduire sur le marché des technologies portuaires à travers notamment la connaissance des perspectives et opportunités offertes. Conscients du rôle des transports en tant qu'instrument de cohésion et de développement harmonieux et comme prélude à la mise en place d'un espace économique viable, les pouvoirs publics tentent de faire de la gestion des ports une priorité. A l'heure des autoroutes de la mer, il est temps, pour l'Algérie, de voir l'état des lieux de ses ports et de son transport maritime. Et cela, afin de contribuer efficacement à la croissance et au développement des services. Les ports algériens sont, aujourd'hui, à la recherche de partenaires étrangers ayant un savoir-faire et des équipements en matière de gestion et de management des infrastructures portuaires. C'est le cas du port d'Alger. Durant ces deux dernières années, une attention particulière est accordée au secteur portuaire transmaghrébin et méditerranéen. Une démarche prônée dans le cadre des regroupements régionaux. Toutefois, l'intérêt manifesté par les Etats membres de l'UMA au développement du transport maritime , n'est partagé que partiellement par la Commission européenne qui encourage le développement des réseaux se situant dans le prolongement des réseaux européens, matérialisés par les autoroutes de la mer. C'est une vision truquée à plusieurs titres. D'abord, le transport est un moyen d'acheminement de personnes et de marchandises d'une origine à une destination et par conséquence toute amélioration doit être opérée de bout en bout, ce qui conduit indéniablement au développement intégré du transport dans les pays de l'UMA et aux facilitations dans les procédures administratives et douanières au nord comme au sud de la Méditerranée. Enfin, les pays européens auraient tout intérêt à considérer les pays nord-africains comme la base arrière de l'Europe en y délocalisant des industries qui demandent une main d'œuvre qualifiée et relativement bon marché et utilisant des systèmes de transports performants et hautement compétitifs, pour le transport des marchandises pour leurs propres besoins et ceux des autres pays arabes et africains. Pour revenir aux ports algériens, il existe des exemples édifiants an matière de bonne gestion et de performance. En effet, le port de Béjaïa, par exemple, figure parmi les ports les plus performants en Méditerranée. Opérationnel depuis juin 2005, le terminal de Béjaïa emploie quelque 300 personnes dont de jeunes universitaires aux deux-tiers. Ce port traite en moyenne 25 conteneurs par heure, ce qui est comparable au rythme des ports méditerranéens les plus développés comme ceux de Barcelone (Espagne), de Fos-sur-Mer (France), de Gioia Tauro et de Gênes (Italie) - qui traitent tous entre 25 et 30 conteneurs par heure. Dépassant, de loin, le rythme de traitement de son voisin algérois (de 8 à 9 conteneurs par heure), les performances compétitives du port de Béjaïa ont atteint ce seuil grâce au partenariat algéro-singapourien conclu en 2004 avec le géant Portek spécialisé dans la conception, la construction et la gestion des terminaux marins. Malheureusement, l'exemple de Béjaïa reste isolé et n'a pas été suivi par tous les ports algériens où il reste beaucoup à faire afin de présenter des services pouvant rivaliser avec la concurrence terrible qui sévit en Méditerranée. Cette mer, qui représente seulement 1% des eaux de la planète, assure le passage de 30% du fret, c'est dire l'importance de prendre en charge ce secteur économique, de le moderniser et d'améliorer ses performances. "La modernisation des ports algériens afin qu'ils puissent demain faire face à la rude concurrence que se livrent actuellement les ports de la région est indispensable", affirmeront des experts. "Les enjeux sont énormes et tout retard de développement pourrait s'avérer préjudiciable", avertissent des experts algériens et étrangers. Abordant le thème des autoroutes de la mer qui fonctionnent admirablement entre Barcelone et Gênes et pourraient servir d'exemple pour la rive sud de la Méditerranée, des experts préconisent un avenir radieux pour les ports de Djen Djen et celui de Tanger au Maroc, de par leurs potentialités et leurs positionnements géostratégiques, qui pourraient servir de "pôles à ces futures autoroutes de la mer qui relieront le sud et le nord de la Méditerranée".