Le président soudanais, Omar el-Béchir, a menacé lundi d'expulser toute organisation qui tenterait de saboter le processus électoral, envoyant un signal au Centre Carter (du nom de l'ancien président américain), une organisation non-gouvernementale (ONG) américaine qui exigeait un délai des prochaines élections générales du Soudan. "Nous sommes un pays souverain et nous ne permettons à aucune partie d'intervenir dans nos affaires intérieures", a indiqué M. el-Béchir en s'exprimant devant un rassemblement à Port Soudan dans l'est du Soudan, a rapporté la télévision Ashrouq. "Toute organisation qui appelle à un délai des élections générales sera expulsée dès que possible. Nous respecterons ceux qui nous respectent, mais ceux qui essaient d'intervenir dans nos affaires intérieures ne seront pas autorisés à le faire", a déclaré le président. Le Centre Carter, la seule ONG autorisée par le gouvernement soudanais à surveiller les prochaines élections générales dans ce pays africain, a récemment publié un rapport demandant un report des élections générales du Soudan, disant que "la liste finale des électeurs n'est pas prête". Le Commission électorale nationale (CEN) du Soudan a critiqué lundi le rapport du centre en le jugeant basé sur des "données irréalistes". Un responsable de la CEN a affirmé que les élections auront lieu comme planifié, disant que "tout se déroule comme prévu et que le vote va commencer le 11 avril". Notons sur un autre registre que le représentant spécial de la Mission des Nations Unies et de l'union Africaine au Darfour (MINUAD), Ibrahim Gambari a estimé que la situation au Darfour nécessite la mise en place d'une stratégie de transition qui allie la continuité des opérations d'urgence humanitaires pour les populations vulnérables et la mise en oeuvre de programmes de développement afin d'assurer la réintégration des déplacés. La grande majorité des déplacés qui vivent dans les camps reçoivent une assistance humanitaire notamment en matière d'éducation et de santé. Mais de nombreux déplacés cherchent un emploi ou d'autres opportunités pour devenir autonomes, a souligné M. Gambari. C'est pourquoi le chef de la Minuad souhaite le renforcement du soutien au secteur économique et le transfert de compétences du niveau central au niveau décentralisé. " Cela va encourager le retour volontaire et nécessaire des déplacés ", a-t-il dit.