Le chanteur Karim Kacel ne cesse de sillonner les scènes parisiennes à la faveur d'un périple lyrique qui l'a conduit hier à la salle Fourmies et le 09 avril prochain au Vaux le Penil tandis que le 28 mai, il sera a Saint Flour au Festival On connait la Chanson. Le chanteur- compositeur sera accompagné d'un pianiste (Angelo Zurzolo) et d'un contrebassiste (Tony Ballester). Comme à son, habitude l'artiste reprendra les chansons de Serge Reggiani. Assidu et discret, trop discret pour certains, l'artiste continue de tracer son sillon marqué par des interprétations toutes en intensité et en émotion. Né en 1959 à Paris et révélé en 1982 avec “Banlieue”, une chanson qui entre au hit parade, Karim Kacel connaît un succès immédiat sur fond de marche des "beurs" pour l'égalité. “Banlieue” se vend alors à quelque cinq cent mille exemplaires. Bercé par les couplets populaires algériens qu'écoutait sa mère, il s'est dit nourri par le blues des grandes voix noires américaines. Mais c'est à la rubrique chanson française, dont il se revendique, que Karim Kacel sera promu, dans la tradition de Ferré et Nougaro, mais aussi de Brel, Brassens, Reggiani, Moustaki, Piaf et Mouloudji le Kabyle, dont l'artiste reprend “Comme un p'tit coquelicot”. 1984 le consacre un peu plus avec un passage au Théâtre de la Ville à Paris, puis au Printemps de Bourges et à Alger, prélude à son invitation l'année suivante dans le cadre prestigieux de la Fête de la Jeunesse. La même année, il signe la musique d'Un Thé au Harem d'Archimède, le premier film de Mehdi Charef. En 1986, son album “P'tite sœur” lui vaut les honneurs de l'Académie Charles-Cros. Il y aura en outre son passage en 1988 à la vénérable salle parisienne de l'Olympia. Vingt ans et une dizaine d'albums après, entre jazz et chanson, Karim Kacel est de retour sur scène avec une voix épanouie et un répertoire qui cultive intimité et fidélité en hommage à l'une des grandes étoiles de son panthéon : Serge Reggiani. Il faut savoir que pendant les mois de juillet et d'août, il anime des ateliers musicaux pour la CMCAS. Le mois de juillet est réservé aux adultes du centre de Super-Besse, tandis que le mois d'août est consacré aux jeunes de 15 à 17 ans, durant trois semaines dans le centre du château de la Durie à Saint-Denis-de-Cabanne. Ils montent un spectacle en une dizaine de jours puis partent en tournée dans des centres de vacances en Auvergne. Intertitre : "Ce n'est qu'un jeu" Dans son disque "Ce n'est qu'un jeu", qui sort en novembre 97, Kacel démontre sa grande maîtrise vocale. A l'aube de la quarantaine, sa voix s'épanouit et s'adapte à des rythmes aussi variés que la salsa ou le rap. Ce nouveau disque est aussi très empreint d'Italie. En effet, entouré d'une équipe italienne, Karim enregistre "Ce n'est qu'un jeu" à Capri. Et dès l'année suivante, il retrouve l'île méditerranéenne pour enregistrer quelques inédits qui paraissent sur "Futur Intérieur", une compilation de 18 titres qui sort en 99. Karim Kacel y reprend "Toulouse" de Nougaro, "Caruso" de Lucio Dalla et fait une adaptation de "Banlieue" qui devient "Banlieue (Capri deux heures du matin)". Alors qu'il continue sa carrière loin des médias, on le retrouve en mars 2002 avec "Rien que pour toi". Il y rend hommage à la Kabylie dont est originaire son père mais aussi à la Bretagne, où il vit désormais, via les orchestrations celtiques de "Tu ne peux rien" ou "A vos souhaits". L'album connaît de bonnes critiques. "La scène, c'est là où je me sens le plus fort du monde. Je n'ai peur de rien ni de personne". Ce n'est pas un hasard si Karim Kacel réussit un superbe enregistrement en public à Paris, à l'Espace Kiron, qui sort en 2004 chez Créon Music, "Karim Kacel en scène". Il joue les grands succès de ses vingt années de chanson ("Banlieue", "P'tite sœur"), des reprises bellement assumées ("Comme un petit coquelicot", "Syracuse") et une bonne partie de son dernier disque, "Rien que pour toi", avec ses accents nord-africains, sa derbouka et son violon oriental. Toujours sur la route, Karim Kacel joue notamment aux Francofolies de La Rochelle. Quand il n'est pas sur scène, Karim Kacel anime des ateliers musicaux "Paroles et Musiques" pour le comité d'entreprise d'EDF-GDF. Il défend aussi les droits des artistes au sein de l'ADAMI, société civile pour l'administration des droits des artistes et musiciens interprètes.