Le ministère français de l'Ecologie et de l'Energie a attribué un permis de recherche d'hydrocabures d'une durée de 5 ans à Total dans la région de Montélimar (Drôme), où le groupe espère prouver la présence de "gaz de schiste". Le "permis de Montélimar" s'étend sur une surface de 4.327 km2 du sud de Valence au nord de Montpellier. Il a initialement été attribué à Total et à la société américaine Devon mais Total a annoncé dans un communiqué le rachat de la filiale française de Devon qui lui permettra de détenir l'ensemble des droits sur ce permis. "Le programme de travail sur lequel Total s'est engagé a pour objectif de démontrer la présence de +shale gas+ (gaz de schiste, ndlr) dans la région de Montélimar et la possibilité d'exploiter ces ressources de façon économique", a expliqué Yves-Louis Darricarrère, directeur général Exploration et Production de Total, cité dans le communiqué. En mai dernier, le directeur général de Total, Christophe de Margerie, avait prévenu que le potentiel de production de la région de Montélimar resterait limité. Total, qui exploite en France les champs de Lacq et Meillon (Pyrénées-Atlantiques), produit 24.000 barils équivalent pétrole par jour en France. Par ailleurs, les compagnies américaines Schuepbach Energy, Dale et le groupe français GDF Suez devraient investir 40 millions d'euros dans la recherche de gaz de schiste sur le permis de Villeneuve-de-Berg (Ardèche), selon le Bulletin de l'Industrie pétrolière (BIP) de mercredi. Schuepbach Energy s'est déjà engagé à investir 1,72 million d'euros sur le permis de Nant (Aveyron), qu'il s'est vu accorder pour une durée de trois ans, selon un arrêté paru mardi au JO. De son côté, le vice-président de GDF Suez, Jean-François Cirelli, a déclarer que le groupe français évaluait actuellement le potentiel pour une production de gaz naturel "non conventionnel" en Europe. "Aujourd'hui nous étudions les possibles zones de production", a-t-il affirmé devant la presse lors de la conférence CeraWeek consacrée à l'énergie à Houston (sud des Etats-Unis). "De nombreuses études sont réalisées, nous participons à l'évaluation du potentiel de gaz non conventionnel en Europe", a-t-il expliqué. "Nous essayons d'entrer dans cette nouvelle technologie en lançant des partenariat, en particulier avec des sociétés américaines, en Europe". "Je suis sûr qu'il y a un avenir pour le gaz conventionnel en Europe, mais il reste à déterminer quand et combien", a-t-il encore dit. En Australie aussi, le gaz dit non conventionnel attire aussi les investisseurs. Et, c'est à l'est, dans l'Etat du Queensland, que les compagnies ont multiplié les projets. "Le gaz de houille a démarré ici ces dix dernières années. Au début, c'était considéré comme une façon de répondre à la demande domestique. Mais maintenant, on considère de plus en plus son potentiel d'exportation sous forme de GNL ", observe M. Burke. Les gaz de schiste sont une ressource dite "non conventionnelle" de gaz naturel, emprisonnée dans la roche de schiste. L'exploitation des gaz de schiste fait appel à des nouvelles techniques, telle que le forage à l'horizontale ou la fracturation de la roche par injection d'un liquide à haute pression. L'exploitation de "gaz non-conventionnels" a connu un véritable boom aux Etats-Unis ces dernières années, contribuant à faire chuter les prix du gaz naturel sur les marchés de gros. Les nouvelles techniques d'extraction du gaz naturel emprisonné dans les roches de schiste ont connu un développement fulgurant depuis environ trois ans aux Etats-Unis, où elles représentent environ 20% de la production, et pourraient en représenter la moitié d'ici 20 ans, selon les experts.