Le pire de la crise financière grecque est passé mais le pays doit s'attaquer au favoritisme et au gaspillage, estime le Premier ministre George Papandréou dans une interview pour Time Magazine. Le gouvernement socialiste de Papandréou a lancé une série de mesures d'austérité après avoir révélé, à son arrivée au pouvoir en octobre, que le déficit budgétaire était deux fois plus élevé que précédemment annoncé. Le 25 mars dernier, Athènes a obtenu des autres pays de la zone euro la mise en place d'un dispositif de soutien impliquant le Fonds monétaire international (voir ) mais le pays continue d'emprunter à des taux d'intérêts élevés. "Je pense que le pire de la crise que nous avons connue est passé, le pic de la crise en quelque sorte. Mais il y a encore beaucoup de travail, un travail difficile", déclare Papandréou dans cet entretien à Time dont Reuters a pu obtenir une copie. "La Grèce a retrouvé sa crédibilité", ajoute-t-il. "Bien sûr, il s'agit de changements à court terme. Nous devons nous attaquer aux changements plus profonds, ce que nous faisons déjà." George Papandréou cite les problèmes de la corruption, du gaspillage et plaide pour décentraliser une administration qui repose trop sur le favoritisme et les relations personnelles. Papandréou admet les difficultés sociales que peuvent provoquer les mesures de rigueur décidées par son gouvernement. "Cela reste douloureux parce que les restrictions, les baisses de salaires, les mesures économiques font mal et toute la population le ressentira dans les années qui viennent." Les Etats jeunes membres de l'Union européenne (UE), à l'est et au nord-est, s'inquiètent de devoir patienter plus que prévu avant de pouvoir adopter la monnaie unique. "Les Etats membres de la zone euro n'ont pas respecté leurs propres règles", a tancé l'ex-présidente lettone Vaira Vike-Freiberga, aujourd'hui membre d'un "comité des sages" chargé de repenser l'avenir de l'UE.