La Grèce est paralysée par des manifestations, marquée par des violences, contre la cure d'austérité imposée par le Fonds monétaire international et l'Union européenne pour éviter la faillite du pays. Le pays est paralysé : salariés des secteurs public et privé sont dans les rues contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement en échange d'un plan d'aide de 110 milliards d'euros sur trois ans. Plusieurs syndicalistes étrangers, notamment des représentants des syndicats français CGT, FO et CFDT, ont fait part de leur solidarité avec les Grecs. De son côté, le Pame, front syndical du Parti communiste (KKE), qui refuse traditionnellement toute manifestation unitaire, est aussi dans les rues pour le même motif, appelant les peuples d'Europe à se soulever. Depuis mercredi, les transports publics tournent au ralenti. Seul un service minimum est assuré dans les hôpitaux. Violences. En marge des manifestations contre le cure euro-FMI, une succursale bancaire du centre d'Athènes a été incendiée par des cocktails Molotov lancés par des jeunes et trois personnes sont décédées dans l'incendie. Les violents affrontements entre des jeunes à la police n'ont pas cessé dans le pays depuis plus de trois mois. Alors que parlementaires et gouvernement mené par le Premier ministre Georges Papandréou défendent sans relâche des décisions “difficiles et responsables” prises “pour sauver la Grèce”, les manifestants dénoncent la potion du FMI empaquetée par Bruxelles. Les sondages montrent qu'une majorité de la population est opposée aux mesures d'austérité. Les classes populaires et moyennes estiment qu'elles sont les seules à payer le prix de la crise alors que la corruption et l'évasion fiscale restent impunies. Les syndicats grecs interpellent les peuples de l'EU car, selon eux, ce qui a commencé en Grèce se produira bientôt ailleurs, l'Europe politique s'étant montrée incapable de faire face à la crise. Les marchés financiers mondiaux ont chuté ces derniers jours face aux craintes que le plan de sauvetage préparé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour la Grèce ne suffise pas à sauver le pays de la faillite. L'éventualité qu'un scénario à la grecque se produise dans des pays comme l'Espagne ou le Portugal a également pesé sur les marchés. Les mesures drastiques du gouvernement grec prévoient la suppression des 13e et 14e mois de salaire dans la Fonction publique, et des 13e et 14e mois de pension pour tous les retraités, la hausse de la TVA, qui passera de 21% à 23%, et l'augmentation de 10% des taxes sur les carburants, l'alcool et le tabac.