Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a annoncé samedi le report d'un rapport concernant la politique chinoise sur le yuan tout en s'engageant à tout faire pour inciter la Chine à laisser sa monnaie s'apprécier face au dollar. Le Trésor devait adresser au Congrès le 15 avril son rapport semestriel sur les devises dans lequel il doit dire si oui ou non il considère que la Chine manipule le yuan. La décision de reporter le document survient après l'annonce jeudi de la participation du président chinois Hu Jintao à un sommet sur le désarmement nucléaire à Washington les 12 et 13 avril prochains. Geithner, qui s'est dit persuadé vendredi que la Chine allait bientôt se rendre compte qu'un changement de politique monétaire était dans son intérêt, a fait valoir qu'il utiliserait la prochaine réunion du G20 et le sommet économique Chine-Etats-Unis pour évoquer la question et tenter de faire infléchir Pékin. "Je pense que ces rencontres sont la meilleure façon de promouvoir les intérêts américains aujourd'hui", a déclaré Geithner dans un communiqué publié samedi à la mi-journée. Le département du Trésor n'a pas précisé quand le rapport serait finalement remis au Congrès. Notons que de son côté, loe ministre japonais des Finances, Naoto Kan, déclare avoir dit au Premier ministre chinois Wen Jiabao attendre de la Chine qu'elle prenne une décision sage concernant le yuan, sur fond de pressions internationales pour que Pékin laisse sa devise s'apprécier. "Les questions du yuan, des devises en général et de l'excédent de liquidités sont liées, voilà ce que je lui ai dit", a déclaré Naoto Kan, par ailleurs vice-Premier ministre, aux journalistes après avoir été reçu samedi à Pékin par Wen. Kan dit avoir également mis Wen en garde contre les retombées sur l'économie d'une bulle boursière, après l'expérience qu'a connue le Japon lorsqu'a éclaté sa bulle immobilière dans les années 1980. Le Groupe des sept (G7) presse la Chine de réévaluer sa devise, qu'elle maintient, selon ses détracteurs, à un niveau artificiellement bas, ce qui lui donne un avantage injuste à l'export et empêche une croissance économique plus équilibrée. "Il (Wen) m'a dit qu'il existait différents types de relations sur la plan du commerce, comme celle entre Japon et Chine, Etats-Unis-Chine, Union européenne-Chine, et qu'il ne fallait pas faire de déclarations unilatérales", a dit Kan. "De façon générale, je pense que c'est vrai. En ce qui concerne le commerce Japon-Chine, le Japon n'a aucun problème majeur(...). Mais les relations varient avec d'autres pays, et donc je lui ai dit que j'attendais de la Chine qu'elle prenne une décision sage".