L'Ukraine a proposé douze projets de coopération économique à la Russie, a annoncé jeudi à Moscou le premier ministre ukrainien Nikolaï Azarov à l'issue d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine. "Nous avons exposé nos idées permettant de renforcer la coopération bilatérale. Il s'agit de douze projets" à réaliser dans le nucléaire civil, l'astronautique et l'aéronautique, a indiqué M. Azarov. Le premier vice-premier ministre ukrainien Andreï Kliouïev, principal négociateur gazier avec la Russie, est persuadé que Moscou et Kiev parviendront à s'entendre sur le prix du combustible bleu, indique un communiqué publié jeudi sur le site du gouvernement ukrainien. "Nous avons commencé à examiner ces questions, et je pense que nous réussirons à nous entendre sur un prix qui soit acceptable à la fois pour l'Ukraine et la Russie", a-t-il déclaré à l'issue d'une rencontre avec le premier vice-premier ministre russe Igor Chouvalov. Cette rencontre fait suite aux négociations tenues le 25 mars à Moscou par le chef du gouvernement ukrainien avec son homologue Vladimir Poutine et le PDG de Gazprom Alexeï Miller. Ce dernier a fait savoir que le prix du gaz pour l'Ukraine dépendrait, entre autres, des volumes achetés par Kiev. Quant à M.Poutine, il a estimé que les contrats gaziers avec l'Ukraine étaient "équilibrés", mais s'est déclaré prêt à engager de nouvelles négociations, y compris sur la révision des prix de cet hydrocarbure. Les contrats de fourniture de gaz russe à l'Ukraine ont été signés le 19 janvier 2009 à Moscou. Aux termes de ces documents, Moscou accordait pour 2009 à Kiev une remise de 20% sur le prix fixé pour l'Europe. En 2010, les parties sont passées au prix de marché. Indexé sur les cours du pétrole, il s'élève à 305 dollars les 1.000 m3 au premier trimestre 2010 et doit atteindre 320 dollars au deuxième. Notons que l'Ukraine négociera sur la modernisation de son réseau de gazoducs de transit aussi bien avec Moscou qu'avec Bruxelles. "La modernisation (du réseau) se fera avec la participation de la Russie, de l'Union européenne et bien entendu de l'Ukraine. Naturellement, nous serons en consultation avec les représentants de la Commission européenne", a indiqué le premier ministre, interrogé sur la question de savoir à quel point la "déclaration" sur la modernisation des gazoducs signé par Kiev et Bruxelles en mars 2009 était encore d'actualité. Selon le responsable, il est encore trop tôt pour citer le chiffre exact des investissements nécessaires, mais "il est clair qu'ils se comptent en milliards de dollars". En mars 2009, l'Ukraine et l'UE ont signé à Bruxelles une déclaration conjointe sur la modernisation des gazoducs ukrainiens, qui a fixé les engagements que Kiev devait prendre pour obtenir une assistance financière occidentale. Le document ukraino-européen ignorait totalement la Russie, principal fournisseur de gaz pour les gazoducs ukrainiens. Plus tard, Kiev et Bruxelles ont invité Moscou à se joindre au projet. Long de 37.500 km, le réseau ukrainien comprend 71 stations de compression et 13 dépôts souterrains de 32 milliards de m⊃3; de gaz. Sa capacité de transport annuelle s'élève à 141 milliards de mètres cubes. Sa création date du début des années 1980.