L'énergie et la problématique gazière sont de nouveau au centre de négociations jeudi 25 mars à Moscou entre le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, et son homologue ukrainien, Nikolaï Azarov, a indiqué le gouvernement russe à l'occasion de la visite d'Azarov à Moscou. Cette visite s'inscrit dans le cadre de la volonté affichée par les deux pays depuis l'élection de Viktor Ianoukovitch à la présidence ukrainienne d'améliorer leurs relations qui s'étaient fortement dégradées sous la présidence de Viktor Ioutchenko. Les observateurs relèvent cependant que, malgré les déclarations de bonnes intentions de part et d'autre, la mission de Poutine et d'Azarov n'est pas une entreprise aisée car elle porte sur l'épineuse question de la fourniture de gaz à l'Ukraine et son transit vers l'Europe, source de vives tensions ces dernières années entre Moscou et Kiev. Les négociations s'avèrent d'autant plus ardues que l'Ukraine juge que les prix du gaz russe sont trop élevés et souhaite les abaisser alors que la Russie a clairement fait comprendre qu'elle était peu disposée à envisager cette éventualité. Selon le quotidien d'affaires russe Kommersant, repris par des agences de presse, il est peu probable que Moscou fasse des concessions à Kiev sur les prix du gaz. L'Ukraine s'est déclarée disposée à céder à la Russie des parts dans son réseau de gazoducs par lequel transitent 80% des volumes de gaz destinés à l'Europe et dans lequel sont impliquées des compagnies ukrainiennes et de l'Union européenne. En contrepartie, Kiev veut voir Moscou baisser les prix de son gaz. Mais cette offre ne semble pas emballer la Russie qui a indiqué à maintes reprises que la création d'un consortium qui permettrait au géant gazier russe Gazprom d'avoir un accès direct au marché gazier de l'Ukraine ne signifiait pas nécessairement une réduction des prix du gaz pour ce pays, souligne Kommersant. «Nous sommes absolument satisfaits de l'accord gazier du 19 janvier 2009 », a indiqué au journal une source gouvernementale qui a ajouté qu'avant de «donner notre feu vert pour des amendements [de l'accord], nous devons comprendre ce que la Russie aura à gagner en retour». La difficulté de la mission n'a cependant pas empêché le Premier ministre ukrainien de se montrer optimiste : «Nous espérons parvenir à un avant-projet d'accord mutuellement avantageux que nous mettrons ensemble en œuvre», a-t-il déclaré mercredi dernier à la veille de sa visite à Moscou. R. E. De l'argent pour la production d'électricité en Russie La Banque européenne d'investissement (BEI) va prêter 250 millions d'euros à la société russe ENEL OGK-5 pour financer la modernisation d'une centrale électrique alimentée en gaz, à Nevinnomyssk, en Russie méridionale. Il s'agit du premier prêt que la BEI accorde à l'appui du secteur de la production d'électricité en Russie et de sa première opération en Russie méridionale. La société ENEL OGK-5 a pour actionnaire majoritaire la compagnie d'électricité italienne ENEL. Le projet comprend la construction d'une turbine au gaz à cycle combiné (TGCC) moderne et efficace, d'une capacité de 410 W, pour remplacer des unités anciennes (qui seront mises en réserve froide), ainsi que la remise en état de la capacité de production existante. Sa réalisation conduira à une amélioration de l'efficacité énergétique et à une réduction des émissions de CO2 par unité d'électricité produite. A travers son prêt destiné à financer les opérations du groupe ENEL en Russie, la BEI soutient l'investissement européen direct dans ce pays tout en participant à la mise en œuvre des politiques européennes dans les domaines importants de l'efficacité énergétique et du changement climatique, a indiqué la BEI dans un communiqué rendu public. Il y est écrit qu'en aidant à améliorer l'accès à des sources modernes d'énergie en Russie, le concours de la BEI contribue à promouvoir la sécurité opérationnelle des infrastructures énergétiques, la sûreté de l'approvisionnement en énergie ainsi que le développement économique. R. E.