Le prix du baril de pétrole devrait s'établir entre 70 et 80 dollars dans les mois à venir, soutenu par une amélioration de la situation économique et du marché pétrolier, selon l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Selon le rapport mensuel de l'Opep, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 900.000 barils par jour (bpj) en 2010, soit 20.000 bpj de plus que dans les précédentes prévisions de l'organisation. "Les conditions actuelles de l'économie mondiale et les perspectives très positives des fondamentaux du marché pétrolier devraient continuer à soutenir les prix dans cette fourchette (70 à 80 dollars le baril) dans les mois à venir", selon l'Opep. Celle a réduit sa prévision touchant à la demande de ses propres bruts de 130.000 bpj à 28,81 millions bpj en 2010, alors qu'au contraire l'offre des pays non membres de l'organisation augmenterait de 500.000 bpj et non plus de 410.000 suivant sa précédente projection. En terme, de pourcentage par rapport à 2009, la demande de brut devrait augmenter de 1,06% cette année, soit 0,9 mbj de plus, pour atteindre une demande totale de 85,21 mbj dans le monde. Lors du précédent rapport en mars, l'Opep tablait sur une hausse de 0,88 mbj à 85,24 mbj pour 2010. Selon l'Opep, l'ensemble de la hausse de la demande de pétrole cette année viendra de la région des pays non membres de l'OCDE, l'Asie en tête. Et d'une manière générale les secteurs les plus demandeurs seront ceux des transports et des industries pétrochimiques. Le rapport a relevé des signes d'optimisme venus des Etats-Unis, avec notamment une certaine reprise de l'emploi, mais a souligné que l'activité économique mondiale vient surtout "des pays émergents, en particulier la Chine qui devrait compter pour environ un tiers de la croissance économique dans le monde cette année". La combinaison de ces développements a, selon le rapport, contribué à une certaine stabilité des prix du baril depuis le début de l'année, fluctuant autour des 72 à 82 dollars, avec un pic le 6 avril à 86 dollars. "Mais en plus de l'impression positive venant de l'évolution de l'économie, l'appréciation du dollar par rapport à l'euro a également contribué à cette hausse du prix du baril", selon la même source. Notons que L'AIE a relevé mardi de 30'000 barils par jour sa prévision de demande mondiale de pétrole en 2010, qui devrait croître de 2% par rapport à 2009, toujours dopée par la Chine. Par ailleurs, l'agence a mis en garde sur les niveaux élevés des cours du brut, qui pourraient freiner la reprise dans les pays riches de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En tout état de cause, le redressement des cours pétroliers a eu un impact positif sur les investisseurs dans le secteur. Ainsi, la Société arabe des investissements pétroliers (Apicorp, filiale de l'organisation des pays arabes exportateurs de pétrole-Opaep), a réalisé une hausse de 112% de son bénéfice net en 2009, passant à 58,5 millions de dollars contre 27,6 millions de dollars en 2008. L'ensemble des actifs de la société a également cru de 15% passant de 3,56 milliards de dollars en 2008 à 4,1 milliards de dollars fin 2009, a précisé cette société dont l'Algérie est membre. Ces performances financières sont réalisées "en dépit des conditions désavantageuses engendrées par la crise économique mondiale et ses répercussions sur le marché des crédits", commente-t-elle. Par ailleurs, Apicorp a indiqué que sur le premier trimestre 2010, elle a réalisé un bénéfice net de 41,4 millions de dollars contre 16,9 millions de dollars durant la même période de l'année écoulée, soit une croissance de 245%. Notons que les cours du pétrole se renforçaient hier. Vers 10H00 GMT (12H00 à Berne), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 49 cents à 85,21 dollars par rapport à la clôture de mardi sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres. A la même heure, le baril de "brut léger texan" (WTI) pour la même échéance prenait 84 cents à 84,89 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).