Les prix actuels du pétrole sont loin de répondre aux attentes des pays membres de l'Opep. L'importance de l'énergie fossile que constitue le pétrole va décroître au profit de l'énergie nucléaire, selon le dernier rapport mensuel de l'Opep rendu public mardi dernier. «On assistera à une utilisation accrue de l'énergie nucléaire, de voitures plus petites et moins gourmandes en carburant, mais le gros de la demande de pétrole viendra toujours du secteur des transports et de l'industrie pétrochimique» relève ce rapport qui prévoit également que la demande mondiale de brut devrait se stabiliser en 2009 et sera suivie d'une légère reprise en 2010, a indiqué un rapport publié mardi à Vienne par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). «La demande mondiale de brut se stabilise en accord avec l'actuelle situation de l'économie mondiale», a souligné le document de l'Opep dans son rapport mensuel, en notant toutefois que cette demande «devrait reprendre en 2010». Selon le même rapport les pays à économie émergente ou en développement seront à nouveau les plus gros demandeurs de pétrole l'année prochaine avec une hausse pronostiquée de 0,8 mbj pour les pays non membres de l'Ocde, détaille le rapport de l'Opep. La demande de la Chine devrait croître de 0,3 mbj alors que les Etats industrialisés verront encore leur demande reculer de 0,3 mbj l'an prochain. Le recul en 2009 pour ces derniers devrait atteindre les 1,8 mbj. Cela étant, la prochaine réunion des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui se tiendra le 9 septembre à Vienne en Autriche, pourrait très bien se conclure par une réduction de leur production. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le ministre algérien de l'Energie et des Mines. Et pour conforter cette option qui demeure vraisemblablement comme seul et ultime recours face à la détérioration des cours de l'or noir, il a ajouté: «Les prix du baril de pétrole qui étaient aux alentours de 30 dollars ont repris juste après la décision de réduire de 2,2 millions de barils par jour, prise lors de la réunion de l'Organisation de décembre 2008 à Oran et ont même atteint les 70 dollars». Chakib Khelil a tenu par ailleurs à rassurer sur l'avenir des réserves nationales de pétrole. «Les réserves de l'Algérie en pétrole sont au même niveau qu'en 1971 quand j'étais chef de département des gisements à la Sonatrach et ce malgré les 38 années de production et d'exportation de cette ressource.» Il faut cependant relever que près de quarante années d'extraction de cette ressource non renouvelable n'ont pas suffi à réduire la dépendance de l'économie nationale par rapport aux hydrocarbures. Pour ne rien arranger, la sévère dégringolade des prix du pétrole qui, voilà tout juste une année, avaient fait trembler le monde en établissant le record historique de 147 dollars le baril, le 11 juillet 2008, s'apprête désormais à sérieusement malmener les recettes engrangées par l'Algérie. Pour 2009 et à ce rythme-là, elles ne pourront que tout juste couvrir la facture des importations qui s'est élevée à 40 milliards de dollars la saison dernière et qui risque de fortement exploser pour l'exercice de l'année en cours. Les échos qui nous parviennent des marchés pétroliers ne sont en effet guère rassurants. Les cours de l'or noir ont effectivement confirmé leur inexorable baisse en raison de nouvelles inquiétudes exprimées par les investisseurs à propos de l'avenir de l'économie mondiale. Selon le rapport publié le 10 juillet par l'Aie, l'Agence internationale de l'énergie, la demande mondiale de pétrole devrait accuser un net recul en 2009 (-2,9%) pour ne rebondir que de 1,7% en 2010. Soit une hausse de 1,4 million de barils par rapport à 2009. La demande devrait s'établir autour des 85,2 millions de barils par jour. La demande demeurera inférieure au niveau atteint en 2008, prévient toutefois l'Aie qui défend les intérêts des pays industrialisés. Les prix actuels du pétrole sont loin de répondre aux attentes des pays membres de l'Opep qui ne verraient pas d'un mauvais oeil un baril à 75 dollars. Un objectif qu'ont implicitement soutenu les dirigeants des huit pays les plus riches de la planète qui se sont réunis il y a une semaine en Italie.