Un responsable du réseau Al Qaïda en Irak a été tué hier dans le nord du pays dans le cadre d'une opération conjointe des troupes irakiennes et américaines, a-t-on appris auprès de l'armée irakienne. Cette annonce intervient alors que les deux principaux chefs de l'organisation, Abou Omar al-Bagdadi et Abou Ayyoub al-Masri, ont déjà été tués dimanche près de Takrit (centre-nord) lors d'une précédente opération conjointe. Le général Kassim al-Moussaoui, porte-parole de l'armée irakienne, a précisé mardi qu'Ahmed al-Obeidi avait été tué tôt dans la matinée dans la province de Ninevah. Egalement surnommé Abou Souhaib, il était chargé des opérations d'Al Qaïda dans les provinces de Kirkouk, Salahouddine et Ninevah, a précisé le porte-parole. L'armée américaine a affirmé que les forces américaines et irakiennes maintiendraient la pression sur Al Qaïda, qui a récemment commis plusieurs attentats contre des civils à Bagdad, profitant de l'impasse politique issue des élections du 7 mars pour tenter de semer le chaos dans le pays. Dans le passé, l'organisation terroriste a souvent réagi à la mort de ses dirigeants par de nouveaux attentats. Notons que deux personnes, dont un important responsable de la police, ont été tuées et quatre autres blessées mardi dans des attentats à la bombe à Bagdad et dans la province d'Anbar (ouest), a confirmé une source du ministère de l'Intérieur. Une bombe placée en bord de route a frappé le convoi du colonel Raheem Omer, le vice-chef de la police de Hit, une ville de la province d'Anbar, située à quelque 160 km à l'ouest de Bagdad, tuant le vice-chef et son chauffeur et blessant deux policiers, a indiqué la source à l'agence de presse Xinhua, sous le couvert de l'anonymat. D'après la source, M. Omer se rendait à son travail quand l'explosion a touché son convoi et a détruit son véhicule. A Bagdad, trois bombes placées en bord de route ont ciblé tôt mardi matin les convois militaires américains sur les principales routes du district de Khadraa, ouest de Bagdad, a ajouté la source. Pour l'instant, il n'y a pas d'information concernant des morts parmi les troupes américaines. Toujours d'après la source, dans un autre incident séparé, un engin explosif artisanal a explosé dans le quartier de New Bagdad, est de la capitale, faisant deux morts. Les attentats sporadiques continuent en Irak plus d'un mois après la tenue des élections parlementaires marquantes, lesquelles, espère-t-on, pourraient modeler l'arène politique de ce pays déchiré par la guerre. Aussi, près de six semaines après les élections générales qui n'ont toujours pas permis de former un nouveau gouvernement, la commission électorale d'Irak a accepté, lundi 19 avril, de recompter "manuellement" les 2,5 millions bulletins de vote déposés le 7 mars dans les urnes de Bagdad. Réclamée par le premier ministre sortant, Nouri Al-Maliki, qui a refusé sa défaite annoncée, cette opération, qui pourrait prendre encore quelques semaines, ne fait pas droit à la totalité des récriminations du chef du gouvernement. M. Maliki, qui continue d'expédier les affaires courantes, demandait un recomptage complet dans cinq des 18 provinces d'Irak pour cause de "manipulations" présumées. Elles n'avaient été repérées ni par la commission électorale ni par les experts des Nations unies, lesquels avaient qualifié le scrutin de "globalement honnête et représentatif". Le décompte initial contesté avait été effectué grâce à un logiciel informatique de l'ONU.