Même si le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication a connu une croissance appréciable grâce au développement rapide de la téléphonie mobile, l'Algérie reste toujours à la traîne dans le domaine de la téléphonie fixe et le développement de l'Internet. D'ailleurs notre pays est à chaque fois mal classé au niveau nord-africain dans ce domaine malgré toute la bonne volonté affichée par les pouvoirs publics pour développer le secteur. Prenant par exemple le cas de la généralisation d'Internet à haut débit, l'Algérie reste toujours en-dessous de la norme en termes de fournitures de services internet. Dans ce contexte, il serait utile de rappeler que le P-DG d'Algérie Télécom, M. Kheireddine Slimane, a récemment reconnu, dans un entretien accordé à notre confrère Liberté, que son entreprise dispose de 1,200 million d'équipements pour 100 000 abonnés réguliers. Ce que le premier responsable de l'opérateur historique a jugé très insuffisant. L'on s'interroge alors sur les causes de ce retard. M. Kheireddine Slimane l'interprète par la cherté du PC. Ce qui, de l'avis de nombreux observateurs, ne tient pas la route. L'Algérie d'aujourd'hui n'est plus celle d'il y a 10 ans. Le micro-ordinateur a été banalisé dans la mesure où son prix a sensiblement baissé. Aussi, les différentes formules de crédits à la consommation ont fait en sorte que n'importe quel foyer peut désormais s'équiper en matériel informatique sans se ruiner. Chose qu'on ne peut pas transposer à l'offre Internet existante. Si l'on compare les prix proposés par les différents provider au pouvoir d'achat des ménages algériens l'on se rend compte que ce service reste excessivement cher. Exemple, un pack perso coûte entre 800 et 3 000 DA et le débit ne peut en aucun cas dépasser les 512 k/octets. Pour les PME c'est pire. Un pack peut coûter entre 15 000 et 35 000 DA, ce qui équivaut au prix de la location d'un local. Des prix qui ne peuvent en aucun cas être à la portée des PME qui ont des capacités de financement très limitées et sont beaucoup plus tentées d'investir dans l'outil de production en lui-même. Par contre, la situation diffère en Europe. Les opérateurs proposent un pack complet comprenant une connexion Internet à 2 méga minimum, la télévision numérique terrestre et la téléphonie à moins de 30 euros par mois. Le Vieux Continent a d'ailleurs misé sur le développement des TIC de telle façon que celui-ci garantit aujourd'hui plus de 50 % de la croissance dans l'Union. En Algérie, on a plutôt l'impression qu'on veut maintenir une situation d'entente sur les prix. L'Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT), qui a pourtant pour mission de veiller sur le maintient d'une concurrence loyale et le développement du marché en toute transparence, laquelle doit inéluctablement aboutir à une baisse des prix au profit des consommateurs, ne semble pourtant pas se soucier de cet état de fait. C'est plutôt le contraire qui s'est passé. Il y a une quinzaine de jours, l'ARPT a notifié à l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie de retirer son offre sur le produit Allo OTA lequel prévoyait des baisses sur les prix des communications. Chose qui a d'ailleurs été très mal accueillie par la majorité des consommateurs, surtout que les opérateurs ont reconnu à maintes reprises avoir fait des bénéfices. Ces derniers estiment d'ailleurs que leur situation financière leur permet de faire des offres plus avantageuses. Ainsi donc, les pouvoirs publics qui ont initié un plan de réformes visant à faire augmenter le niveau de consommation interne à travers la baisse des prix, semblent désormais se heurter à l'incompréhension de certaines institutions.