Selon les statistiques du ministère des Moudjahidine les explosions de mines antipersonnel ont fait 2.329 victimes. Au cours d'un séminaire qui s'est ouvert jeudi à Nâama sous le thème "Les victimes des mines antipersonnel: modèle d'odieux crimes perpétrés par le colonialisme français en Algérie", des témoignages de victimes des mines antipersonnel et des communications ont marqué les travaux. Mohamed Abbed, président de l'association "Mechâal Echahid" a indiqué que ce séminaire s'assigne, entre autres objectifs, le dévoilement d'une infime partie des abominables crimes commis par le colonialisme français contre les Algériens, consistant en la plantation de mines antipersonnel le long des bandes frontalières ouest et est du pays. Les explosions de mines antipersonnel ont fait 2.329 victimes outre la prise en charge psychologique et financière de 3236 blessés, selon les statistiques du ministère des Moudjahidine. Le directeur du Centre national d'archives, Abdelmadjid Chikhi, a indiqué, dans sa communication intitulée "Des victimes après la décolonisation", que ces mines, "héritage critique de l'occupant français, est un crime de guerre, dont les victimes en sont des preuves tangibles que la France devra indemniser". M. Chikhi a affirmé que "ces mines font partie d'autres crimes coloniaux, dont les essais nucléaires, chimiques et biologiques ayant des conséquences rréversibles sur la santé des citoyens telle l'émergence de nouvelles pathologies, dont les cancers générés par irradiation". Le moudjahid Mahi Djelloul est l'une des victimes des mines antipersonnel. Ce moudjahid a été victime, le 14 décembre 1961, de l'explosion d'un engin qui lui a arraché le bras, alors qu'il assurait, en compagnie d'autres moudjahidine, l'acheminement d'armes à dos de chameaux de la zone huit à la trois, dans la wilaya V historique. Le chercheur universitaire, Mohamed Lahcene Azghidi, a, dans son intervention, qualifié ces mines "d'ennemi vigilant qui continue à tuer", avant de souligner: "nous continuons à en sensibiliser l'opinion publique nationale et internationale avec le concours des organisations et associations qui oeuvrent à obliger la France à reconnaître ses crimes, à indemniser les victimes et à demander pardon pour ses crimes abominables", a souligné l'intervenant. M. Azghidi a indiqué que des experts algériens s'attellent, en coordination avec des Organisations non-gouvernementales (ONG), "à l'élaboration d'un dossier criminalisant la France pour ses crimes contre l'humanité en Algérie par la dissémination de près de 20 millions de mines antipersonnel". Les travaux de cette rencontre se poursuivent par la projection d'un film documentaire sur les victimes d'engins antipersonnel dans la wilaya de Nâama qui a dénombré 126 victimes depuis l'indépendance jusqu'ici. Les animateurs de cette rencontre ont également mis en exergue les efforts de l'Armée nationale populaire (ANP) dans les opérations de déminage des zones à risques.