Entre 1963 et 1988, plus de 7,4 millions de mines ont été détruites. Le programme de destruction du stock des mines antipersonnel dans notre pays sera parachevé avant les délais prévus. Ainsi, l'opération qui devait se terminer le 31 mars 2006 sera clôturée le 21 novembre prochain. L'annonce a été faite, jeudi, par le ministre de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Djamel Ould Abbès en marge de sa visite d'inspection à Alger. Selon lui, les unités spécialisées de l'Armée nationale populaire continuent toujours de mener des opérations de déminage. Un symposium international sur la mise en oeuvre de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel s'est tenu en mai dernier à Alger, rappelle le ministre. Cette rencontre internationale a permis, selon M.Ould Abbès, le «partage des expériences dans le domaine de la prise en charge des mines antipersonnel» et à «développer la coordination en matière d'insertion socioprofessionnelle des victimes». Le ministre délégué chargé des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia, qui avait participé à cette rencontre avait indiqué que 1173 moudjahids ont laissé leur vie durant la guerre de Libération suite à un contact avec une mine déposée par l'armée française, 2 328 autres ont été blessés. Le département de Ould Abbès avait avancé qu'au mois de mai dernier, plus de 7000 victimes ont été recensées entre le ministère des Moudjahidine et le ministère de la Solidarité nationale. Concernant justement la prise en charge physique et morale des victimes des mines antipersonnel, un recensement général sera fait après la clôture de l'opération. Les principaux volets de la prise en charge sont entre autres, l'insertion sociale et professionnelle des catégories en difficulté sociale, la prise en charge par l'Etat des frais de soins de santé. Il faut savoir que la France a disséminé 3000 mines chaque 100 m² et que 50.000 ha sont «infestés». Sur cette opération, le président de la République avait précisé que la question des mines antipersonnel «conserve chez nous une résonance particulière puisque les corps d'enfants innocents gardent les traces de notre combat libérateur». «L'Algérie, qui a souffert durant la période coloniale et ensuite au cours de la période la plus sombre de son histoire, des ravages provoqués par les mines antipersonnel, est aujourd'hui à plus d'un titre particulièrement sensible à ce phénomène». Le travail de l'armée algérienne a permis entre 1963 et 1988 de détruire plus de 7,4 millions de mines et de nettoyer 50.000 ha de terres polluées par ces armes. Pour rappel, l'Algérie a signé la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, le 17 décembre 2000. Un comité interministériel de suivi, placé sous l'autorité du chef du gouvernement, a été créé le 8 mai 2003.