Les cours du pétrole poursuivaient leur repli, hier, plombés par un renforcement du dollar face à l'euro et par les craintes persistantes sur la demande et l'ampleur des stocks de produits pétroliers dans le monde. À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait à 80 cents par rapport à la clôture de vendredi à 68,49 dollars et après être monté à plus de 72 dollars la semaine dernière. Vendredi, les cours de l'or noir avaient brutalement décroché, lâchant plus de 2 dollars (2,62 dollars New York, 2,17 dollars à Londres), affectés par des prises de bénéfices après quatre séances de forte progression, mais aussi par un regain du dollar. Cette tendance se poursuivait hier matin, avec un dollar qui accentuait sa progression face à la monnaie unique. Les cours sont retombés dans la matinée à 66,66 dollars à Londres et 68,02 dollars à New York. L'ampleur des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis et, plus généralement, dans les pays de l'OCDE est une inquiétude de fond pour le marché pétrolier depuis des mois. La production industrielle en zone euro a encore baissé en juillet pour le deuxième mois consécutif, de 0,3% comparé à juin, selon des chiffres publiés hier. Pour rappel l'Opep avait décidé, mercredi dernier à Vienne, de maintenir ses quotas de production inchangés, pour ne pas compromettre la reprise économique mondiale. En revanche, le comité restreint de l'Opep a redemandé un “meilleur respect” des quotas. Ils sont actuellement respectés à 68% et l'Organisation souhaiterait monter ce pourcentage à 75%. Le ministre de l'Energie et des Mines avait estimé que les prix du pétrole allait se maintenir aux environs de 70 dollars le baril jusqu'à la fin de l'année. “Nous devrions voir les prix augmenter au début de l'année prochaine”, a-t-il dit, tout en reconnaissant que “beaucoup d'incertitudes” subsistaient sur l'état de l'économie. L'agence internationale de l'énergie avait corrigé à la hausse ses prévisions concernant la demande mondiale de pétrole pour l'année 2009. La demande devrait ainsi atteindre 84,4 millions de barils par jour, soit 500 000 b/j supplémentaires par rapport aux prévisions précédentes. Cette révision à la hausse concerne aussi l'année 2010 qui devrait voir l'économie mondiale consommer pas moins de 85,7 Mbj. Elle explique ces révisions par des chiffres de consommation meilleurs que prévu en Amérique du Nord et en Asie. Cependant la faiblesse des marchés boursiers et la remontée du dollar face à l'euro a provoqué une nouvelle baisse des cours du pétrole.